C’était le vendredi 9 novembre 1838…

La chronique de ce mois-ci fait un bref survol de la rébellion des Patriotes dans la région, qui se termine avec la bataille d’Odelltown, le 9 novembre 1838. Victoire ou défaite ?

Depuis 1837, des groupes de patriotes se mobilisent contre les Anglais. La période charnière dans la région du Haut-Richelieu se situe en 1838, alors que plusieurs affrontements ont lieu. On pense par exemple à celui du 6 novembre, alors qu’un groupe de patriotes fait route vers les États-Unis pour se procurer des armes. Ils sont surpris par 70 volontaires loyaux à la couronne britannique, dissimulés dans le moulin de Lacolle. Surpassés en nombre, ces volontaires abandonnent.

Le lendemain, lors du retour des 170 patriotes avec leur lot d’armes, une division de 400 miliciens volontaires les attend au moulin. Les Canadiens français doivent abandonner leur cargaison et fuir aux États-Unis.

Les volontaires établissent leur camp près de l’église d’Odelltown, construite entre 1823 et 1825, près de Lacolle. Vers 10 h, le vendredi 9 novembre 1838, une force de 600 patriotes converge vers ce lieu. Alors qu’un groupe de loyaux se réfugie dans l’église, près de 300 autres prennent l’avantage du terrain et se dissimulent derrière les buttes et dans les fossés. Ils peuvent donc viser les patriotes à leur aise. Ces derniers ont l’avantage du nombre, mais ils sont désorganisés. Sans arme, sans munition et sans argent, il devient difficile de tenir le siège.

Vers 15 h, on aperçoit au loin des renforts pour le camp des loyaux. Plus de 300 volontaires de Noyan et d’Hemmingford viennent leur prêter main forte, et le camp adverse craint d’être encerclé. La noirceur s’installe rapidement en ce début de novembre, ce qui facilite la fuite de nombreux combattants patriotes. Devant une armée grandissante, qui a l’avantage technique, et de plus en plus de déserteurs, les patriotes se dispersent, se réfugiant pour la plupart aux États-Unis ou chez la parenté.

La bataille de l’église d’Odelltown marque l’échec définitif de la rébellion des Patriotes en 1838.

 

Marie-Pier Rioux
Responsable des expositions temporaires
Musée du Haut-Richelieu
museeduhaut-richelieu.com