D’UNE RIVE À L’AUTRE LA TRAVERSÉE DE LA RIVIÈRE RICHELIEU AU FIL DU TEMPS

D’une grande importance géographique, la rivière est aussi, depuis toujours, un obstacle à franchir pour parvenir sur la rive opposée. À chaque époque, les habitants du Haut-Richelieu ont su faire preuve d’ingéniosité afin d’assurer la liaison entre les deux rives. Ainsi, certains riverains se dotent d’un permis pour tenir un traversier sur la rivière. À Saint-Jean-sur-Richelieu, le fameux pont blanc (pont Jones) assure un passage sécuritaire, moyennant quelques sous. Les plus téméraires profitent de l’hiver pour emprunter les ponts de glace qui se forment sur le Richelieu. Aujourd’hui, il n‘y en a plus à cause de la structure brise-glace du pont Gouin et de son emplacement stratégique.

C’est en observant l’évolution des moyens de transport qu’il est possible de constater que les ponts subissent la même influence. Par exemple, l’arrivée du chemin de fer, qui accélère les déplacements, a pour conséquence que trois ponts ferroviaires sont construits sur la rivière entre Saint-Jean et Noyan. L’un d’entre eux, démoli en 1967, était loué par le Central Vermont Railway jusqu’en 1955, et propriété du C. N. depuis 1923 jusqu’à sa démolition.

Vue du Yacht Club et du pont ferroviaire avant 1912, Archives
Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, 115523

Ensuite, c’est l’automobile qui transforme radicalement le paysage urbain. Le pont Jones doit céder sa place au pont Gouin, qui doit sous peu la céder à son successeur en construction. On voit apparaître des ponts de plus grande envergure avec la démocratisation des transports, comme Félix- Gabriel-Marchand et Jean-Jacques-Bertrand. Ce dernier remplace le pont de Cantic, en bois, dernier pont à péage privé au Québec.

Ensemble, ces structures à elles-seules mettent en lumière ce qui caractérise l’histoire de la région, de par leur nom ou par leur contexte de création. C’est d’ailleurs le sujet de notre exposition automnale, qui aura lieu du 13 septembre au 1er décembre 2019. L’exposition propose un portrait de l’évolution de ces passages d’hier à aujourd’hui, soumis aux aléas du temps et de l’industrialisation. En espérant vous y voir en grand nombre !