LA CRISE D’OCTOBRE SE TERMINE À SAINT-LUC

Cette année marque le 50e anniversaire de la crise d’Octobre. Elle a pris fin le 28 décembre 1970 avec l’arrestation des membres de la cellule Chénier dans une maison du chemin du Grand- Pré à Saint- Luc, aujourd’hui L’Acadie. Faisons d’abord un survol des événements.

Depuis 1963, le Front de libération du Québec (FLQ) milite pour l’indépendance du Québec et commet des attentats terroristes. L’élément déclencheur de la crise est l’enlèvement, par la cellule de Libération, du diplomate britannique James Richard Cross, le 5 octobre 1970. Le 10 octobre, c’est au tour du ministre Pierre Laporte d’être enlevé, mais lui, par la cellule Chénier, composée des frères Jacques et Paul Rose, de Francis Simard et de Bernard Lortie. Pierre Laporte est retrouvé mort dans le coffre d’une voiture le lendemain.

Cela mène, le 16 octobre, à la Loi sur les mesures de guerre qui suspend les libertés civiles, permettant ainsi aux forces de l’ordre d’arrêter et de détenir quiconque sans mandat. C’est le 24 novembre que Michel Viger, un sympathisant, escorte les frères Rose ainsi que Francis Simard dans sa maison sur le chemin du Grand- Pré, à Saint- Luc. Ils s’affairent à creuser un tunnel d’une vingtaine de pieds, qui arrive juste derrière la fournaise, dans le sous- sol.

 

cachette des felquistes
La maison où se cachent les felquistes sur le chemin du Grand-Pré, s.d. (Archives du journal Le Canada Français)

 

La première alerte a lieu le 22 décembre, lors de la première perquisition des policiers. Pour entrer, ils défoncent une vitre à l’arrière de la maison. Les lieux sont déserts. Les policiers remarquent tout de même que, curieusement, le compteur d’Hydro- Québec tourne, comme s’il y avait de l’activité électrique à l’intérieur. Cela leur met la puce à l’oreille d’autant plus qu’aucune plainte n’est formulée pour le bris de la fenêtre. Les policiers retournent sur place le lendemain matin, très tôt. Ils arrêtent cette fois Michel Viger. Il sera incarcéré à Montréal quelques jours, puis relâché. Une troisième visite des forces de l’ordre a lieu le soir de Noël, mais le tunnel n’est toujours pas découvert.

C’est finalement le 28 décembre 1970 que les policiers menacent de raser la maison pour trouver les felquistes. Craignant pour la vie de ses compatriotes, Viger avoue aux policiers où se trouve l’entrée du tunnel. Le docteur et écrivain Jacques Ferron est dépêché sur les lieux pour de longues négociations. Les Rose et Francis Simard se rendent finalement.

Il y a désormais 50 ans que cette chasse à l’homme de longue haleine a pris fin dans notre région, laissant derrière elle des traces durables de son passage.

Musée du Haut-Richelieu - chronique décembre 2020