Une semaine à naviguer sur le Saint-Laurent

Cadets. Mathis Savoie et Amélia Ianniciello ont eu droit à un grand privilège à titre de cadets. Du 23 au 30 septembre, ils ont intégré l’équipage du RoterSand, un navire-école où ils ont appris les rudiments de la voile sur le Saint-Laurent, un des fleuves les plus difficiles à naviguer sur la planète.

Monter à bord du RoterSand, c’est naviguer en autonomie complète, sans pouvoir se fier à de l’aide mécanique ou électronique pour lire les cartes nautiques ou lever l’ancre. Amélia Ianniciello, du corps de cadets de la Marine 168 Richelieu, l’a appris à ses dépens. «J’ai été la première à hisser la grande voile. Elle était très lourde avec la baume. J’étais épuisée !», raconte-t-elle.

La vie à bord du grand voilier n’est pas une sinécure, surtout pendant une tempête. Les cadets en ont essuyé deux en cinq jours.

«Avec des vagues de quatre pieds, ça brasse, surtout quand il faut attacher le foc au beaupré !», atteste son confrère Mathis Savoie. L’adolescent de 15 ans n’est pas peu fier d’avoir réussi cet exploit avec une voile battant contre un vent déchaîné.

Tâches

L’équipage du RoterSand participe à toutes les tâches, que ce soit à la barre, à la cuisine ou à l’entretien ménager. Malheureusement, le vent s’est avéré peu favorable pour la navigation à la voile. L’équipage s’est souvent rabattu sur le moteur pour avancer, notamment contre les marées assez fortes par endroits.

Ce qui a donné le temps aux cadets d’admirer des paysages à couper le souffle dans le fjord du Saguenay. Le RoterSand y a jeté l’ancre pour une nuit. Avec ses baleines et ses troupeaux de bélugas, Tadoussac constituait l’autre halte très attendue.

«Nous pouvions enfin prendre une douche !», lance Amélia Ianniciello. Avec autant de passagers à bord, l’eau est rationnée au strict minimum pendant le voyage.

Fatigue

Voilà déjà venu le temps de rebrousser chemin. Les cadets anticipaient déjà leur séparation. Les 13 jeunes marins s’entendaient à merveille. Au bout d’une semaine, la pluie, le vent, le froid et les nuit agitées par le roulis avaient fait leur œuvre. La fatigue les avait gagnes, mais jamais la promiscuité n’a été un obstacle à leur bonne entente.

«Si je le pouvais, j’y retournerais», avoue Amélia. «Je serai toujours volontaire pour aller sur le beaupré, confie Mathis. C’était mon endroit préféré !»

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