Audi Q4 e-tron 2023 essai : une conduite intéressante, mais…
• Auto123 a mis à l’essai l’Audi Q4 e-tron 2023.
• L’autonomie a été grandement affectée par le froid intense au début février.
• L’agrément de conduite est la plus grande force de ce nouveau VÉ « abordable » de la marque allemande.
En 2023, le constructeur Audi ne s’en tient plus uniquement à son duo de VUS e-tron et sa super berline e-tron GT (basée sur le même squelette que la Porsche Taycan) dans son effort d’électrification. Depuis quelque temps, Audi commercialise – au compte-gouttes il faut l’admettre – le Q4 e-tron et sa variante Sportback munie d’un toit fuyant à l’arrière.
Le nouveau venu n’est ni plus ni moins qu’une version endimanchée du Volkswagen ID.4. Les deux multisegments allemands partagent bon nombre de composantes, dont cette plateforme MEB (pour Modular Electric Drive matrix), mais qu’en est-il de sa propre identité?
Après tout, pour convaincre le consommateur d’allonger plusieurs milliers de dollars supplémentaires dans un véhicule cousin de la version populaire, le constructeur aux quatre anneaux se doit d’avoir de bons arguments. C’est dans cette optique que nous avons conduit ce nouveau multisegment électrique, lui qui se joint à une catégorie en pleine ébullition en ce moment, inutile de vous le rappeler.
Nouvelle identité
Au-delà de son lien technique avec le Volkswagen ID.4, Le Q4 e-tron revêt une robe exclusivement Audi. Le département de design de la marque a en effet réussi à camoufler les origines plus modestes du modèle. Le bouclier fait toujours appel à une « grille de calandre » proéminente, mais celle-ci est pleine, comme c’est le cas pour une majorité de véhicules électriques. J’aime particulièrement la façon dont ce panneau s’intègre à la devanture du multisegment, tandis que l’ensemble extérieur S-Line ajoute une dose d’agressivité à la portion inférieure du bouclier.
Sur les flancs, les arêtes pratiquées dans les ailes avant et arrière rappellent l’héritage en sport motorisé de la division aux quatre anneaux. Les jantes de 20 pouces sont quant à elles de bonne taille pour remplir ces arches de roues bombées. Finalement, la portion arrière du multisegment est plus conventionnelle avec une lunette arrière assez restreinte en hauteur et un feu de position qui traverse le véhicule de gauche à droite. Ce qu’il faut surtout retenir, c’est que malgré son design réussi, le Q4 e-tron se fond plutôt bien dans la jungle urbaine avec ses airs de multisegment compact réservé.
Un habitacle typiquement Audi
C’est un peu la même histoire à l’intérieur alors que l’ambiance habituelle est de retour, surtout à la première rangée où la planche de bord fait rapidement oublier les touches tactiles du modèle Volkswagen. En effet, les plus curieux auront peut-être déjà remarqué qu’au centre de celle-ci, une série de boutons traditionnels se regroupe pour le contrôle des fonctions de la climatisation et des sièges chauffants. S’il est vrai que celles-ci sont de petite taille, elles ont au moins l’avantage d’être simples à utiliser au quotidien. L’autre distinction par rapport à son cousin de plateforme, c’est cet écran qui est carrément intégré à même la planche, contrairement à la position « déposée » de celui de Volks. D’ailleurs, l’angle légèrement incliné en direction du conducteur est un autre point fort du Q4, l’écran du VUS qui est même très efficace dans son fonctionnement. La réactivité de ce dernier est d’ailleurs excellente, idem pour la qualité de ses graphiques. Les icônes sont de bonne taille, mais il y en a beaucoup. J’ai parfois dû m’arrêter pour comprendre les multiples applications du système d’infodivertissement.
Parmi les autres qualités du Q4 à l’avant, on compte ce volant presque rectangulaire hyper agréable à tenir en main, Audi qui est passé maître dans l’art de dessiner des volants ergonomiques. Mentionnons aussi le petit rectangle qui fait office de levier pour la boîte de vitesses, quoiqu’ici, un bon vieux levier aurait été plus adéquat, mais bon, compte tenu de l’espace restreint à cet endroit, on comprend mieux pourquoi les concepteurs ont opté pour cette solution.
Les sièges baquets de la première rangée sont étonnamment confortables pour ce à quoi nous a habitués le constructeur au fil des années. C’est le même discours derrière, mais il serait étonnant que trois adultes réussissent à trouver le confort pendant un Montréal-Québec. Ici, trois enfants s’avèrent un scénario plus réaliste. Finalement, l’espace cargo est exactement le même que dans un Q5, le Q4 e-tron qui offre aussi un espace de rangement sous le plancher du coffre pour le chargeur ou pour n’importe quel autre objet de valeur à dissimuler à l’abri des regards.
Et sur la route, c’est comment?
Commençons par les similitudes. Le Q4 e-tron ne livre rien de plus que la livrée la plus puissante de l’ID.4, c’est-à-dire 295 chevaux et un couple maximal de 339 lb-pi. Avec une paire de moteurs, le Q4 e-tron est exclusivement à quatre roues motrices au Canada. La batterie d’une capacité de 82 kWh est la même que dans le modèle ID.4, ce qui équivaut à une autonomie calculée par Ressources naturelles Canada (RnC) de 380 km.
Pour le moment, c’est un peu moins généreux que le multisegment de VW qui offre une distance possible de 410 km avec la traction intégrale. On peut toutefois s’attendre à une mise à jour équivalente (pour le Q4 e-tron) à celle reçue par le modèle ID.4 pour 2023, c’est-à-dire une légère hausse de l’autonomie.En revanche, le Q4 e-tron trouve malgré tout le moyen de se distancer de son équivalent Volkswagen avec une conduite plus engagée, notamment par sa direction plus rapide et avec une lourdeur tout à fait bienvenue et la suspension, bien que conçue pour le confort avant tout, est suffisamment ferme pour autoriser des virages à cadence élevée. Et n’oublions pas le rouage intégral qui peut, dans des conditions optimales, déconnecter l’essieu avant pour augmenter l’autonomie.
Malheureusement, le freinage n’est pas la plus grande force du Q4, le véhicule qui fait appel à des tambours au deuxième essieu, à l’instar du Volkswagen. Verra-t-on une variante SQ4 e-tron équipée de freins plus mordants? On a bien le droit de rêver, n’est-ce pas? D’ailleurs, face aux multisegments de la concurrence (Tesla Model Y, Volvo XC40 Recharge, etc.), l’Audi Q4 e-tron ne fait pas le poids à ce petit jeu de l’autonomie ou même de la puissance disponible sous le pied droit.
Et justement, cette autonomie durant la saison froide, elle est comment, me direz-vous? Eh bien, puisqu’il a fait très froid durant ces quelques jours de conduite hivernale, la distance possible selon l’ordinateur de bord tournait davantage aux alentours des 260 km, ce qui représente une perte d’environ 30 % face à cette distance théorique de 380 km pour la variante Q4 e-tron 50 Quattro. Lors du fameux samedi matin le plus froid de l’hiver (environ -40°C), l’autonomie théorique à l’écran du VUS est même descendue à 210 km, presque la moitié du parcours prescrit. Mais bon, ces conditions n’arrivent que très rarement. Il n’y a donc pas lieu de s’inquiéter à propos de cette perte d’autonomie passagère.
Le mot de la fin
Désormais muni d’un modèle plus abordable, le constructeur d’Ingolstadt peut enfin accroître l’intérêt des électromobilistes qui n’ont pas les moyens d’acquérir les deux autres modèles à l’écusson « e-tron ».
Il est permis de se demander si le Q4 est aussi alléchant que d’autres utilitaires électriques de même gabarit. Le modèle devrait bien vendre initialement car en ce moment, la demande étant plus forte que l'offre dans les segments électriques actuallement. Il arrive que certains consommateurs optent pour un modèle simplement parce qu’il est disponible.
Mais, lorsque les quantités de VUS électriques vont croître, et alors que d’autres modèles viendront se greffer aux options de multisegments électriques, cela pourrait nuire un peu plus au Q4 e-tron et sa variante Sportback.
Néanmoins, avec son prix d’entrée moins salé que les autres modèles e-tron, le Q4 e-tron risque de prendre la tête des ventes de VÉ chez le constructeur allemand dans un avenir rapproché.
Le verdict est donc positif pour cette première incursion « grand public » du constructeur dans le créneau électrique.
La concurrence principale
BMW iX
Cadillac Lyriq
Genesis GV60
Jaguar I-Pace
Lexus RZ
Mercedes-Benz EQB
Tesla Model Y
Volvo XC40 Recharge / C40 Recharge
Quelques-unes de vos questions concernant l’Audi Q4 :
Quel est le prix de base de l’Audi Q4 e-tron 50 Quattro?
Le prix d’entrée pour ce VÉ est 59 950 $.
Quelle est l’autonomie théorique du VUS allemand ?
Pour le moment, on parle de 380 km (Q4 e-tron) et 389 km (Q4 e-tron Sportback). On peut s’attendre à une mise à jour équivalente à celle reçue par le VW ID.4 pour 2023, c’est-à-dire une légère hausse de l’autonomie.
Contenu original de auto123.