Goodyear est visée par une enquête criminelle

Les pneus qui sont aujourd’hui montés sur nos véhicules sont plus solides et performants que jamais. Ils ne sont pas infaillibles, toutefois, car ils demeurent le produit du génie humain. 

Et plus on recule dans le temps, plus il est possible de trouver des histoires de pneumatiques qui ont rencontré des problèmes. Qu’on se rappelle seulement du scandale Firestone avec les véhicules Ford dans les années 90. Les défauts des pneus avaient été la cause de nombreux accidents et de décès (plus de 270). 

Et voilà qu’une histoire similaire impliquant un produit de la compagnie Goodyear fait surface. Tellement qu’une enquête criminelle a été ouverte sur la gestion de l’entreprise d’une campagne de rappel pour un peu qui a éprouvé des problèmes il y a plus de 20 ans. 

La campagne à laquelle on fait référence concernait le Goodyear G150, un pneu produit à l’origine entre 1996 et 2003. Une enquête a révélé qu’en de multiples cas, une séparation de la bande de roulement a conduit à des accidents, dont certains ont été mortels. 

Selon Associated Press, la raison pour laquelle le grand jury recueille des preuves n’est pas encore claire, mais il s’agit probablement d’une tentative de déterminer si Goodyear a agi de bonne foi en ce qui concerne le défaut du pneu lorsqu’elle a été informée du problème pour la première fois, apparemment dès 2002. La compagnie affirme que oui. 

L’enquête initiale de la NHTSA (National Highway Traffis Safety Administration), l’équivalent de Transports Canada, sur le Goodyear G159 a commencé en 2017, lorsqu’une action en justice a été déposée, alléguant que des défauts de sécurité avaient conduit à des accidents de véhicules récréatifs (VR) ayant entraîné des décès et des blessures à leurs occupants. 

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Le fameux dirigeable Goodyear

Goodyear a coopéré avec l’enquête de la NHTSA en 2018, mais elle a initialement refusé de procéder à un rappel. La compagnie insistait alors sur le fait que les pneus n’étaient pas défectueux, qu’ils avaient plutôt été utilisés dans le non-respect de leurs conditions d’utilisation prescrites (surcharge, pneus pas suffisamment gonflés, etc.). 

Goodyear affirmait de plus que les fabricants de VR n’ont pas non plus spécifié les charges appropriées. 

Dans sa déclaration à l’Associated Press, Goodyear a déclaré que le G159 a toujours répondu aux strictes normes de sécurité de l’entreprise. 

Ce qui a compliqué la situation, c’est qu’au moment du rappel que Goodyear a finalement accepté de lancer en 2022, le pneu n’était plus produit depuis près de deux décennies, ce qui éliminait pratiquement toute possibilité d’en trouver un dans un magasin ou encore sur la route. 

Le nombre de pneus touchés est inconnu. Sa production a cessé en janvier 2003. Cette date est importante, car la NHTSA affirme que Goodyear était au courant du problème avant la fin de la production, ce qui aurait justifié le lancement d’une campagne de rappel dès 2002. De son côté, la compagnie affirme qu’elle n’a pas été mise au courant des taux de défaillance plus élevés qu’à l’accoutumée jusqu’à ce qu’on lui présente les allégations en 2017. 

Un beau problème pour les tribunaux. Malheureusement à travers cette histoire, des gens ont perdu la vie. On ne peut qu’espérer que la lumière soit faite. Et si des gens ont agi de mauvaise foi, qu’ils soient traduits en justice et que réparation soit faite auprès des victimes. 

 

Contenu original de auto123.