SCULPTEURS D’HISTOIRE

Cette nouvelle chronique présente deux artistes qui ont œuvré dans la région. Jean George Finsterer (1747-1839), né en Bavière, est sculpteur de bois, menuisier et réalise des dorures. Il s’embarque pour l’Amérique en 1777. Il est membre de la 4e compagnie du Corps des chasseurs de Hesse-Hanau. Ces derniers sont engagés par la couronne britannique pour protéger la frontière de la province de Québec contre les Américains, qui menacent le territoire d’invasion. On se trouve en plein guerre d’Indépendance. Jean George Finsterer est cantonné dans la région du Haut-Richelieu, raison probable de son établissement sur le territoire après la guerre. Il est en effet démobilisé en mars 1783 et s’établit à Saint-Jean-François-Régis, aujourd’hui Saint-Philippe, tout près de La Prairie. Il y fonde une famille et se consacre au travail du bois, expertise qu’il avait développé en Allemagne.

Il exerce ce métier avec son fils, Louis-Daniel Finsterer (1791-1849). Ce dernier sculpte également le bois et maîtrise l’art de la dorure. Leur style est rococo et se décrit par une abondance d’ornementations asymétriques.

La réalisation la plus connue des Finsterer est l’intérieur de l’église Sainte-Marguerite-de-Blairfindie, à L’Acadie. Il s’agit de leur seul travail encore observable, les autres ayant été détruits par le feu. Dès 1799, et jusqu’en 1810, c’est Jean George Finsterer qui construit plusieurs meubles pour l’église, dont le maître-autel et la chaire. Entre 1811 et 1819, le père de famille se consacre surtout à l’ornementation de l’église. C’est à peu près au même moment, alors qu’il n’a que vingt ans, que Louis-Daniel Finsterer se joint au projet. Il ajoute une tribune à l’arrière et sculpte les autels latéraux. Il termine ces réalisations en 1823. Il reprend du service entre 1833 et 1840 pour quelques travaux périodiques comme la fabrication de deux statuts, celle du calvaire, d’un retable et de la voûte.

Maître-autel de l’église Sainte-Marguerite-de-Blairfindie, 2016.
Crédit photo : © Emilie Gaudreault.

Le travail de ces deux hommes est remarquable et vaut absolument le coup d’œil. Allez visiter l’église de L’Acadie et portez un nouveau regard sur ces éléments artistiques et sur toute cette histoire qui vous entoure. Pour en apprendre davantage sur cette église, procurez-vous le livre de Marilou Desnoyers, disponible à la boutique du Musée.

Surveillez notre site Web pour la chronique dans sa version longue, avec d’autres réalisations des Finsterer au Québec, qui paraîtra la semaine prochaine!