Cuisinières au gaz et asthme: il faut faire attention aux détails

MONTRÉAL — Les cuisinières au gaz peuvent polluer l’air d’une maison et augmenter le risque pour ses habitants de souffrir d’asthme, mais il en va de même pour n’importe quelle autre source intérieure de combustion, prévient un spécialiste de l’Institut national de santé publique du Québec.

Une étude parue récemment dans l’International Journal of Environmental Research and Public Health affirmait que les cuisinières au gaz sont responsables d’environ un huitième des cas d’asthme chez les enfants américains. Le pourcentage de 12,7 % a été obtenu en comparant les enfants qui habitent une maison où on retrouve une telle cuisinière à ceux qui habitent une maison où il n’y en a pas.

Les auteurs de l’étude comparent même cette pollution à celle générée par les voitures et l’industrie lourde, ou encore le tabagisme.

Le gaz en cause est le dioxyde d’azote, un irritant pulmonaire bien connu qui peut augmenter le risque de souffrir d’asthme si on y est exposé de manière importante.

«(Le dioxyde d’azote) est produit par une combustion dans la maison qui est mal contrôlée, a résumé le docteur Stéphane Perron. On va voir des augmentations de dioxyde d’azote s’il y a une mauvaise combustion au mazout, s’il y a une mauvaise combustion du bois, mais aussi avec le gaz.»

La présence d’une cuisinière au gaz n’est donc possiblement pas la seule responsable de la hausse des cas d’asthme observée par les auteurs de l’étude, poursuit-il, et on ne peut pas conclure que l’élimination de ces cuisinières réglerait le problème. «Les cuisinières au gaz vont y contribuer, mais ce n’est pas nécessairement une équation un pour un», a-t-il dit.

N’importe quel appareil de combustion, s’il est mal entretenu et si la maison est mal ventilée, pourra être une source de dioxyde d’azote.

Il importe aussi de souligner que l’étude a été réalisée aux États-Unis, où la proportion de ménages équipés d’une cuisinière au gaz est beaucoup plus grande qu’au Québec. La province serait d’ailleurs l’un des endroits en Amérique du Nord où ces appareils sont les moins présents.

«Il y a des moyens pour diminuer l’impact (des cuisinières au gaz), a rappelé le docteur Perron. Il faut vraiment s’assurer que la cuisinière est bien entretenue, selon les directives du fabricant. Puis, deuxièmement, c’est de s’assurer d’avoir toujours une hotte ouverte, le système de ventilation en fonction aussi, ou du moins d’avoir une forme de ventilation.»