Trump témoigne dans la poursuite en diffamation intentée par E. Jean Carroll

NEW YORK — L’ancien président américain Donald Trump a répondu à des questions sous serment, mercredi, dans le cadre d’une poursuite en diffamation déposée contre lui par l’ex-chroniqueuse de magazine E. Jean Carroll.

Mme Carroll allègue avoir été agressée sexuellement par M. Trump dans une cabine d’essayage de magasin au milieu des années 1990.

Mercredi, les avocats de Mme Carroll ont pu interroger M. Trump au sujet des allégations ainsi qu’à propos de commentaires qu’il a formulés en 2019 au moment où l’histoire a été révélée publiquement pour la première fois.

Aucun détail n’a été rendu public jusqu’ici au sujet du déroulement de la déposition de M. Trump.

«Nous sommes heureux d’avoir été en mesure d’obtenir aujourd’hui, au nom de notre cliente, la déposition de Donald Trump. Nous ne pouvons pas commenter davantage», a déclaré par communiqué la firme Kaplan Hecker & Fink.

Donald Trump a qualifié les allégations de Mme Carroll de «canular» et de «mensonge».

Ses avocats ont tout fait pour retarder pendant des années l’enregistrement de sa déposition dans cette affaire qui a été déposée alors qu’il était encore président. La semaine dernière, un juge fédéral a rejeté une requête du camp Trump visant à obtenir un nouveau délai. Le juge a tranché qu’il ne pouvait plus «prolonger l’attente d’une plaignante qui tente d’obtenir réparation pour de très graves allégations».

Les avocats de M. Trump n’ont pas répondu aux demandes de commentaires au sujet de la déposition de mercredi.

Mme Carroll devait être interrogée par les avocats de M. Trump, vendredi dernier. Aucun des avocats des deux camps n’a répondu aux questions au sujet du déroulement de cette déposition.

Il n’a pas été révélé si la déposition de Donald Trump a été effectuée en personne ou à distance par visioconférence. Il était en Floride, mercredi, alors que la poursuite se déroule devant un tribunal de New York.

Tout ce qu’a pu dire Donald Trump au cours de sa déposition peu potentiellement être utilisé en preuve lors d’un éventuel procès civil. Il n’a jamais fait l’objet d’accusations criminelles en lien avec les allégations de Mme Carroll. De telles accusations sont assez improbables puisque le délai de prescription est échu depuis longtemps.

Un délai de prescription s’applique aussi aux poursuites civiles en lien avec des inconduites sexuelles, c’est pourquoi Mme Carroll a choisi d’attaquer M. Trump en diffamation pour ses commentaires de 2019 dans lesquels il nie tout geste répréhensible.

E. Jean Carroll affirme que les déclarations de M. Trump ont causé du tort à sa réputation en plus de miner sa crédibilité et son image.

D’autres poursuites civiles pourraient toutefois être déposées contre M. Trump par le camp Carroll puisque les élus de New York ont accordé une période d’un an à tout plaignant pour déposer une poursuite civile sur des gestes de nature sexuelle pour lesquels le délai est échu. Cette période d’admissibilité doit débuter à la fin novembre.

D’après la version de Mme Carroll, elle serait tombée par hasard sur M. Trump dans une boutique Bergdorf Goodman, en face de la Trump Tower, sur la 5e avenue. À l’époque, elle animait une émission de télévision offrant des conseils intitulée «Ask E. Jean».

Elle relate que les deux ont amorcé une discussion amicale pendant qu’elle tentait de l’aider à trouver un cadeau. Mais au moment où ils se sont brièvement trouvés seuls dans la salle d’essayage, Donald Trump l’aurait violée.

Dans une récente déclaration, M. Trump a réitéré que cette affaire était «une totale escroquerie».

«Je ne connais as cette femme, je n’ai aucune idée de qui elle est, à part le fait qu’elle semble avoir une photo de moi qui remonte à de nombreuses années avec son mari, alors qu’on se serre la main dans un événement-bénéfice», a soutenu M. Trump.