Kahnawake doit se prononcer sur l’exhumation d’un prêtre soupçonné d’agressions

MONTRÉAL — Les résidents de Kahnawake, sur la rive sud de Montréal, tiendront dans un mois un référendum sur l’opportunité d’exhumer et de retirer de leur communauté la dépouille d’un prêtre soupçonné d’avoir commis des agressions sexuelles.

Après la découverte l’été dernier de ce que l’on croit être 215 tombes non marquées près d’un ancien pensionnat pour Autochtones de Kamloops, en Colombie-Britannique, plusieurs résidents de la communauté mohawk de Kahnawake ont allégué que le père Léon Lajoie les avait maltraités pendant son missionnariat d’une trentaine d’années.

Le père jésuite, affecté à la communauté mohawk de 1961 à 1990, avait été inhumé en 1999 à côté de l’église de la mission Saint-François-Xavier, à Kahnawake.

Tonya Perron, l’une des cheffes élues du Conseil mohawk, a déclaré mardi en entrevue que le référendum des 25 et 26 mars était nécessaire parce que l’ancien conseil avait autorisé cette inhumation, sans toutefois demander le consentement de la communauté.

Melissa Montour, porte-parole du groupe qui exige l’exhumation du père Lajoie, critique le conseil actuel, qui aurait dû selon elle simplement approuver l’exhumation, au lieu de tenir un référendum qui transforme la question en enjeu politique, aux dépens des victimes d’agressions sexuelles.

Les Jésuites du Canada, qui s’attendent à conclure vendredi leur enquête sur les allégations d’agressions sexuelles, ont déclaré mardi dans un communiqué qu’ils respecteraient la décision de la communauté de Kahnawake, quel que soit le résultat de l’enquête. 

L’organisation indique aussi qu’elle paierait tous les frais liés à une éventuelle exhumation et une translation des restes à l’extérieur de la communauté.