LA DEUXIÈME GUERRE MONDIALE ET LE HAUT-RICHELIEU

En septembre 2020, nous soulignons les 75 ans de la fin de ce conflit. Le Canada déclarait la guerre à l’Allemagne le 10 septembre 1939. L’implication du Canada se termine avec la signature d’un traité de paix par le Japon le 2 septembre 1945.

Saint-Jean et ses alentours sont témoins de cette période charnière. Tous les aspects de la vie, tant économique que sociale, s’en trouvent modifiés. De nombreuses usines doivent changer leur chaîne de production pour contribuer à l’effort de guerre.

Sur le plan social, les femmes trouvent leur place dans les usines, alors que les hommes sont mobilisés pour aller au front. Certaines mesures, comme l’implantation de garderies dans les milieux de travail, visent à encourager le travail féminin. Cependant, dès la fin du conflit, ces mesures sont abolies.

Outre l’implication des Johannais sur le front intérieur, soulignons celle des municipalités du Haut-Richelieu. En effet, à la demande du gouvernement britannique, les autorités canadiennes installent des camps de prisonniers de guerre sur son territoire.

Le Camp 41 est installé au Fort Lennox en 1940. Les détenus sont des réfugiés juifs. Certains finissent par être libérés, avec un certain « parrainage », pour aller travailler dans les fermes des environs. Désirant participer à l’effort de guerre, on les laisse coudre des filets de camouflage. Il s’agit du dernier camp abritant des réfugiés à fermer ses portes au Canada, en décembre 1943.

Un autre camp d’importance est le Camp 44, situé dans l’Institut Feller à Saint-Blaise. Il ouvre ses portes en juin 1943 et reçoit en majorité des officiers haut gradés de la marine allemande. Les prisonniers sont bien traités. Ils forment un orchestre, aménagent une piste de course et entretiennent même une patinoire l’hiver. Ils sont également tenus de suivre 28 heures de cours par semaine. Le Camp 44 ferme ses portes en mai 1946.

Il n’y a pas à dire, la Deuxième Guerre mondiale fut bien présente dans le Haut-Richelieu, même s’il n’est pas le théâtre d’affrontements. Après ces événements, la face du monde est modifiée pour toujours. N’oublions jamais.

Inspection des troupes, photo prise par J.-L. Pinsonneault vers 1940
Collection Musée du Haut-Richelieu