France: 660 arrestations et 200 policiers blessés lors d’une nuit de manifestations vendredi

NANTERRE, France — La nuit de vendredi en France a elle aussi été ébranlée par des manifestations violentes au cours desquelles plus de 660 personnes ont été arrêtées; au moins 200 policiers ont été blessés.

Les manifestants ont érigé des barricades, allumé des incendies et tiré des feux d’artifice sur la police qui a répondu avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau dans les rues françaises pendant la nuit.

Les tensions ont éclaté plus tôt cette semaine à cause de la fusillade mortelle par la police d’un jeune de 17 ans dans la banlieue parisienne de Nanterre, qui a choqué la nation. Un proche de l’adolescent a déclaré que sa famille était d’origine algérienne.

Le policier impliqué est sous enquête pour meurtre volontaire.

Dans plusieurs quartiers de Paris, des groupes de personnes ont lancé des pétards sur les forces de sécurité. Le commissariat du 12e arrondissement de la ville a été attaqué, tandis que des magasins ont été pillés le long de la rue Rivoli, près du musée du Louvre, et au Forum des Halles, le plus grand centre commercial du centre de Paris.

À travers la France, quelque 40 000 policiers ont été déployés pour réprimer les manifestations. 

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a dénoncé vendredi ce qu’il a qualifié de nuit de « violences rares ». Son bureau a décrit les arrestations comme une forte augmentation par rapport aux opérations précédentes dans le cadre des efforts globaux du gouvernement pour être extrêmement fermes avec les émeutiers.

Le gouvernement français songe à déclarer l’état d’urgence. La première ministre Elisabeth Borne a suggéré vendredi que l’option était envisagée.

Les troubles se sont étendus jusqu’à Bruxelles, la capitale de la Belgique voisine, où une douzaine de personnes ont été arrêtées lors d’échauffourées liées à la fusillade en France et plusieurs incendies ont été maîtrisés.

Le président Emmanuel Macron est parti tôt d’un sommet de l’Union européenne (UE) à Bruxelles, où la France joue un rôle majeur dans l’élaboration des politiques européennes, pour retourner à Paris et tenir une réunion d’urgence sur la sécurité vendredi.

À Genève, le bureau des droits de l’homme des Nations Unies (ONU) s’est dit préoccupé par le meurtre de l’adolescent et les violences qui ont suivi et a demandé instamment que les allégations de recours disproportionné à la force par les autorités pour réprimer les troubles fassent rapidement l’objet d’une enquête.