Importante réunion de l’OMC: vaccins et pénurie alimentaire à l’ordre du jour

GENÈVE, Suisse — La dirigeante de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a prédit une route «cahoteuse et rocailleuse» alors qu’elle amorçait une première réunion de haut niveau en plus de quatre ans dimanche, avec à l’ordre du jour des questions telles que la préparation à une pandémie, l’insécurité alimentaire et la surpêche dans les mers du monde.

Au moment où certains remettent en question la pertinence de l’OMC, la directrice générale Ngozi Okonjo-Iweala espère que la réunion impliquant plus de 120 ministres des 164 pays membres du groupe permettra de progresser vers la réduction des inégalités et la garantie d’un commerce équitable et libre.

Mme Okonjo-Iweala a reconnu que l’organisme commercial basé à Genève avait besoin d’une réforme, mais a précisé qu’elle était prudemment optimiste qu’un accord pourrait être conclu sur au moins l’une des principales ambitions de la réunion comme la pêche ou les vaccins contre la COVID-19.

«La route sera cahoteuse et rocailleuse. Il pourrait y avoir quelques mines terrestres sur le chemin, a fait valoir Mme Okonjo-Iweala. Nous devrons naviguer dans ces mines terrestres et voir comment nous pouvons réussir à réaliser un ou deux des objectifs.»

Dans son discours d’ouverture, elle a déclaré qu’un «déficit de confiance» était apparu au fil des ans après l’échec des négociations connues sous le nom de Cycle de Doha il y a plus de dix ans.

«Le négativisme est aggravé par le plaidoyer négatif de certains groupes de réflexion et groupes de la société civile ici à Genève et ailleurs qui pensent que l’OMC ne travaille pas pour les gens, a-t-elle affirmé. Ce n’est bien sûr pas vrai, bien que nous n’ayons pas été en mesure de le démontrer clairement.»

Mme Okonjo-Iweala a cité un éventail de crises auxquelles le monde est confronté, telles que la pandémie, les changements climatiques et les pressions inflationnistes qui ont été aggravées par les pénuries alimentaires et la hausse des prix du carburant liées à l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle a noté que les prix plus élevés «frappaient le plus durement les pauvres».

«C’est le moment de mobiliser la volonté politique dont nous avons tant besoin pour montrer que l’OMC peut faire partie de la solution aux crises multiples, à l’indivis mondial auquel nous sommes confrontés», a plaidé Mme Okonjo-Iweala.

La cheffe de l’OMC a insisté sur le fait que le commerce a sorti 1 milliard de personnes de la pauvreté, mais les pays les plus pauvres – et les pauvres des plus riches – sont souvent laissés pour compte.

Les ministres présents à la réunion examineront s’il convient de lever ou d’assouplir les restrictions à l’exportation de denrées alimentaires pour aider les pays confrontés à une pénurie de blé, d’engrais et d’autres produits en raison de la guerre en Ukraine. Ils décideront également d’augmenter ou non le soutien au Programme alimentaire mondial des Nations Unies pour aider les pays peu prospères.

Mme Okonjo-Iweala espère que les pays membres, qui prennent des décisions par consensus, pourront également conclure un accord sur la possibilité de renoncer temporairement aux protections de la propriété intellectuelle de l’OMC sur les vaccins contre la COVID-19.