Joe Biden nommera Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême des États-Unis

WASHINGTON — Le président Joe Biden nommera vendredi la juge de la Cour d’appel fédérale Ketanji Brown Jackson à la Cour suprême, selon deux personnes proches du dossier, ce qui fera d’elle la première femme noire sélectionnée pour siéger à un tribunal qui a autrefois déclaré sa race indigne de citoyenneté et a approuvé la ségrégation.

Avec Mme Jackson, M. Biden tient sa promesse de campagne de faire cette nomination historique et de diversifier davantage un tribunal qui a été composé entièrement d’hommes blancs pendant près de deux siècles. Il a choisi une avocate qui serait la première ancienne défenseure publique de la Haute Cour, bien qu’elle possède également la formation juridique d’élite des autres juges.

Mme Jackson serait le deuxième juge noir du tribunal actuel – le juge Clarence Thomas, un conservateur, est l’autre – et seulement le troisième de l’histoire.

La nouvelle a été confirmée par deux personnes proches du dossier qui se sont exprimées sous couvert de l’anonymat pour en discuter avant l’annonce officielle du président, plus tard vendredi.

Mme Jackson ne serait également que la sixième femme à siéger au tribunal, et sa confirmation signifierait que pour la première fois, quatre femmes siégeraient ensemble sur le tribunal de neuf membres.

Le tribunal actuel comprend trois femmes, dont l’une est la première latino-américaine du tribunal, la juge Sonia Sotomayor.

Mme Jackson rejoindrait la minorité progressiste d’un tribunal dominé par les conservateurs, qui se penche sur les obstacles au droit à l’avortement et envisage de mettre fin à la discrimination positive dans les admissions à l’université et de restreindre les efforts en matière de droit de vote pour augmenter la représentation des minorités.

M. Biden comble le siège qui sera laissé vacant par le juge Stephen Breyer, 83 ans, qui prendra sa retraite cet été.

Mme Jackson, 51 ans, a déjà travaillé comme auxiliaire juridique pour le juge Breyer au début de sa carrière. Elle a fréquenté Harvard en tant qu’étudiante de premier cycle et à la faculté de droit, et a siégé à la US Sentencing Commission, l’agence qui élabore la politique fédérale en matière de détermination de la peine, avant de devenir juge fédérale en 2013.

Sa nomination est sujette à confirmation par le Sénat, où les démocrates détiennent la majorité par une marge très mince de 50-50 avec la vice-présidente Kamala Harris comme bris d’égalité. 

La prochaine juge remplacera l’un des juges les plus progressistes, elle ne ferait donc pas pencher la balance du tribunal, qui penche désormais 6-3 en faveur des conservateurs.