Sans président, le Congrès américain divisé autour de la candidature de Jim Jordan

WASHINGTON — Les républicains ont choisi le controversé Jim Jordan comme nouveau candidat au poste de président de la Chambre des représentants du Congrès des États-Unis lors du vote interne, vendredi.

M. Jordan, de l’Ohio, va maintenant tenter d’unir ses collègues de la majorité républicaine profondément divisée de la Chambre des représentants avant un vote public, qui pourrait avoir lieu la semaine prochaine.

Les républicains ont choisi M. Jordan lors d’un vote secret qui s’est conclu à 124-81 vendredi. Le candidat a ensuite accru son avance lors d’un second tour.

«Je pense que M. Jordan ferait un excellent travail, a assuré l’ex-président de la Chambre des représentants Kevin McCarthy avant le vote. Nous devons remettre la Chambre sur les rails.»

Les républicains frustrés de la Chambre des représentants se battent âprement pour savoir qui ils devraient choisir pour remplacer M. McCarthy à la tête de leur parti après son éviction sans précédent. L’impasse entre les factions républicaines, qui en est maintenant à sa deuxième semaine, a plongé la Chambre dans le chaos, interrompant toutes les autres affaires. Les législateurs sont partis pour la fin de semaine et devraient revenir lundi.

L’attention s’est rapidement tournée vers M. Jordan, président du comité judiciaire et fondateur du caucus d’extrême droite, après que le chef de la majorité Steve Scalise a brusquement retiré sa candidature lorsqu’il est devenu clair que les récalcitrants refuseraient de soutenir sa nomination.

Mais tous les républicains ne veulent pas avoir M. Jordan comme président.

M. Jordan est connu pour son alliance étroite avec l’ancien président Donald Trump, en particulier lorsque celui-ci s’efforçait de faire annuler les résultats des élections de 2020, ce qui a conduit à l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021.

Son ascension achèverait pratiquement le virage à l’extrême droite du parti. Lors de la procédure de destitution de M. Trump suite à l’attaque du 6 janvier, M. Jordan était son principal défenseur au Congrès. M. Trump lui a décerné la médaille de la liberté quelques jours plus tard.

Il est presque certain que le travail du Congrès, y compris la date limite du 17 novembre pour financer le gouvernement, deviendra tout sauf routinier.

Les démocrates en désaccord

Le chef démocrate à la Chambre des représentants, Hakeem Jeffries, a immédiatement rassemblé son parti sur les marches du Capitole pour exhorter les républicains à ne pas donner le poste à M. Jordan — un «extrémiste extraordinaire» — et encourager les législateurs républicains à s’associer avec eux pour rouvrir la Chambre.

Les législateurs républicains, accablés et épuisés, craignent que leur majorité à la Chambre ne soit gaspillée dans d’innombrables séries de luttes intestines et certains ne veulent pas élire M. Jordan président de la Chambre.

Alors que M. Jordan a une longue liste de détracteurs, ses partisans ont déclaré que voter contre l’allié de Donald Trump lors d’un vote public à la Chambre serait plus difficile, car l’ex-président est si populaire et bien connu parmi les électeurs plus conservateurs du parti.

À l’approche d’une réunion matinale, M. Jordan a affirmé: «Je me sens vraiment bien.»

La Chambre, sans président, est essentiellement incapable de fonctionner en période de troubles aux États-Unis et de guerres à l’étranger. La pression politique s’accentue sur les républicains pour qu’ils changent de cap, réaffirment le contrôle majoritaire et gouvernent au Congrès.

Vendredi, le représentant républicain de Californie Tom McClintock a présenté une motion visant à réintégrer Kevin McCarthy, mais elle a été abandonnée.

M. Jordan a également reçu vendredi un signe de tête important de la part du président de campagne du Parti républicain, le représentant Richard Hudson, qui a tenté d’unifier les factions combattantes.

«La destitution du président Kevin McCarthy était une erreur, a écrit M. Hudson sur les réseaux sociaux, affirmant que le parti était à la croisée des chemins. Nous devons nous unir autour d’un seul meneur.»