Établissements de santé: la FIQ en grève pour deux jours à compter de minuit

MONTRÉAL — Ce sera au tour des infirmières de la FIQ de faire la grève à compter de minuit, mardi soir. Le débrayage aura lieu mercredi et jeudi et touchera la grande majorité des établissements de santé du Québec.

La Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) représente 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques.

Pour la FIQ, il s’agira des deux premières journées de grève dans le cadre de la présente négociation des conventions collectives avec Québec. Les conventions collectives du secteur public sont échues depuis le 31 mars dernier.

Comme il s’agit d’une grève dans le secteur de la santé, des services essentiels sont prévus et les listes ont déjà été approuvées par le Tribunal administratif du travail. Le pourcentage de services à maintenir varie selon l’unité de soins.

Par exemple, dans les urgences et les unités de soins intensifs, 100 % des services doivent être assurés durant la grève; dans les CHSLD, 90 %; en réadaptation, 70 %; à Info santé, 60 %; dans les Groupes de médecine familiale, 60 %; au bloc opératoire, 70 %. 

Le ministère de la Santé et des Services sociaux a prévenu que «certains rendez-vous, notamment pour des chirurgies non urgentes, pourraient être reportés» et que les patients potentiellement touchés par ces reports ont été ou seront contactés par les établissements de santé.

«Le MSSS est sensible aux répercussions pour les usagers et usagères et travaille de concert avec tous les établissements du réseau pour atténuer les effets de la grève et offrir des soins et des services sécuritaires, et ce, en collaboration avec les organisations syndicales», a-t-il déclaré, plus tôt cette semaine, au moment où les grèves commençaient.

Du côté de la FIQ, certains membres s’inquiètent du rôle des agences privées de placement dans le contexte de la grève. Les grévistes du front commun, lors de leur journée de grève lundi, se sont retrouvés devant le même questionnement: qu’en est-il des dispositions du Code du travail qui interdisent le recours à des travailleurs de remplacement dans l’établissement où une grève ou un lock-out a été déclaré?

La négociation

La FIQ avait déposé ses demandes au gouvernement du Québec il y a un an, le 7 novembre 2022; Québec avait déposé ses offres à l’ensemble des syndicats le 15 décembre suivant.

Après des mois de négociations sans grand progrès et une rencontre de la FIQ avec le premier ministre François Legault et la présidente du Conseil du trésor Sonia LeBel, à la fin du mois d’août, la FIQ avait déposé ses «demandes ajustées» le 9 octobre dernier.

Celles-ci tournent essentiellement autour de la conciliation travail-famille et du fardeau de tâche, en plus des salaires.

La FIQ revendique par exemple l’adoption d’une loi sur des ratios sécuritaires infirmière-patients. Elle réclame aussi que la cinquième semaine de congé annuel soit obtenue avant 10 ans de service et qu’une sixième semaine soit ajoutée avant 15 ans de service. Elle demande également de bonifier les primes de soir et de nuit.