La Fonderie Horne doit bientôt entreprendre la décontamination de terrains

La Fonderie Horne amorcera cet été une nouvelle étape visant à décontaminer des terrains du quartier Notre-Dame, à Rouyn-Noranda, en Abitibi-Témiscamingue. 

La compagnie appartenant à la multinationale Glencore a annoncé mardi qu’après avoir mené des évaluations sur la qualité du sol de 79 terrains, elle ira à la rencontre des citoyens concernés pour les informer des résultats. 

La fonderie déterminera ensuite avec eux le calendrier des travaux à réaliser, le cas échéant, pour lesquels elle assumera les coûts. 

Dans un communiqué, l’entreprise indique qu’elle priorisera les terrains où il y a une «haute fréquentation» par des enfants, soit les parcs, les écoles et les garderies. 

L’automne dernier, Glencore a caractérisé le sol de 74 propriétés résidentielles avec de jeunes enfants de 6 ans et moins et cinq terrains à haute fréquentation par des enfants. Elle a récolté 1762 échantillons afin de déterminer le niveau de concentration de contaminants tels que l’arsenic, le plomb et le cadmium. 

Les échantillons ont été analysés en laboratoire et les résultats ont été soumis au ministère québécois de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP). 

Ils ont été comparés aux seuils d’intervention pour l’arsenic, le cadmium et le plomb; des seuils établis comme étant «jugés appropriés pour protéger (…) les jeunes enfants de 6 ans et moins». 

Les résultats ont alors révélé «qu’une partie des sols de 53 terrains dépasse les seuils établis», expose la Fonderie Horne. Ainsi, ces terrains devraient faire l’objet d’une décontamination. 

Dans un communiqué distinct, Québec presse la compagnie de procéder «rapidement à la décontamination des sols dans le quartier Notre-Dame». 

«Ces travaux de décontamination sont essentiels parce qu’ils permettront rapidement de protéger les enfants et parce qu’ils sont complémentaires à la réduction des émissions atmosphériques déjà exigée de Glencore dans son autorisation ministérielle 2023-2028. Nous les suivrons de près», a déclaré le ministre de l’Environnement, Benoit Charette.  

La Direction de santé publique du CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue a aussi recommandé que la décontamination débute «dès cet été». 

Questionnée par La Presse Canadienne à savoir si les travaux de décontamination devraient débuter au cours de la présente saison estivale, la fonderie s’est contentée de répondre que ses «équipes sont mobilisées afin de poursuivre le travail amorcé dans les meilleurs délais». 

Le MELCCFP a indiqué que la compagnie avait soumis en juin dernier «un protocole d’excavation des sols de surface prévoyant l’excavation en surface des sols et leur remplacement par un remblai pour la quasi-totalité des terrains».

Il a précisé avoir vérifié que les travaux envisagés par la Fonderie Horne «pour l’été 2023 répondaient aux recommandations exprimées dans les avis de santé publique» de l’automne dernier.

Le programme de caractérisation et de décontamination des sols du quartier Notre-Dame est volontaire et n’est pas encadré par l’autorisation ministérielle accordée à la fonderie en mars dernier. 

Il est toutefois inscrit dans les recommandations du rapport du comité interministériel sur le plan d’action de la Fonderie Horne concernant la réduction des émissions d’arsenic. 

La Fonderie Horne mentionne d’ailleurs poursuivre, en parallèle, ses efforts afin d’atteindre la cible de 15 nanogrammes d’arsenic par mètre cube d’air (ng/m3) d’ici 2027. Elle donne en exemple un nouveau dépoussiéreur qu’elle a mis en opération quatre mois avant l’échéance prévue.