La GRC compte accroître sa présence à la frontière canado-américaine

WINDSOR, Ont. — La GRC veut accroître sa présence à la frontière canado-américaine.

La police fédérale a déjà commencé à déployer plus de ressources le long de la frontière en augmentant notamment le nombre de patrouilles. Deux hélicoptères et des drones ont été ajoutés à son arsenal.

En décembre, le gouvernement fédéral a promis de dépenser 1,3 milliard $ sur six ans pour renforcer la sécurité aux frontières.

La GRC compte dépister et perturber les activités des trafiquants de drogue et des passeurs de migrants illégaux.

L’agent Ian Smith, détaché à l’Unité de l’intégrité de la frontière de la GRC, dit qu’il menait jusqu’à tout récemment du travail d’enquête et d’administration.

Mais cela a changé.

Le policier porte maintenant l’uniforme et même un gilet antiballes en conduisant un véhicule de la GRC pour participer aux patrouilles qui surveillent les 800 kilomètres de la frontière entre l’Ontario et les États-Unis, en sus de son travail d’enquêteur.

«Nous patrouillons 24 heures sur 24, ce qui est nouveau pour nous, mentionne M. Smith. C’est important parce que les crimes ne sont pas tous commis en plein jour. Nous espérons prévenir les comportements criminels.»

Les agents de la GRC parlent de plus en plus avec la population vivant près de la frontière afin d’obtenir des renseignements. On lui demande par exemple si elle a aperçu des activités suspectes dans son secteur.

L’objectif, souligne l’agent Smith, est «d’être présent, d’être visible et de protéger véritablement la frontière du mieux que l’on peut».

Le sergent Ian Diplock, un des techniciens qui s’occupent des drones, dit que les appareils sont déployés afin de surveiller un secteur et d’intervenir si des activités suspectes sont repérées.

«On les utilise pour pouvoir mieux survoler les secteurs. Nous ne sommes plus limités par ce que l’on peut voir au sol», dit-il.

Les drones sont aussi utilisés lorsque la visibilité est mauvaise. Toutefois, l’appareil doit demeurer à la vue de son technicien qui le manœuvre. Il ne peut pas s’éloigner de plus d’un kilomètre de lui.

«Nous avons un large secteur à surveiller, mais nos ressources sont déployées un peu partout. Les agents amènent les appareils afin de mieux couvrir la région», ajoute le sergent Diplock.

Plus de la moitié de l’enveloppe de 1,3 milliard $ est réservée à la GRC. L’Agence des services frontaliers aura droit à 355 millions $.

La GRC dit avoir mobilisé des ressources afin d’accroître immédiatement sa présence à la frontière, dans l’ensemble du pays.

«Pour des raisons d’intégrité opérationnelle», elle n’a pas donné le nombre de policiers qui sont déployés le long de la frontière de 8891 kilomètres séparant les États-Unis et le Canada.

Elle a déplacé des agents vers des secteurs qui attirent des migrants irréguliers.

«L’objectif est de détecter et perturber le commerce du fentanyl, de mettre de nouveaux outils importants à la disposition des forces de l’ordre, d’améliorer la coordination opérationnelle et de réduire au minimum les volumes inutiles à la frontière», a déclaré une porte-parole de la GRC, Robin Percival, reprenant mot à mot le communiqué de presse du 17 décembre 2024 du ministère fédéral de la Sécurité publique.

On compte aussi quelque 200 policiers de la Police provinciale de l’Ontario qui surveille ces secteurs. L’Alberta, le Manitoba et le Québec ont également annoncé ses propres mesures de sécurité à la frontière.

L’Agence des services frontaliers dit avoir recruté plus de 100 nouveaux agents, experts du renseignement et chimistes. Elle veut aussi entraîner plus de chiens dépisteurs et acheter de nouveaux outils avec les nouveaux fonds fédéraux.

Elle mentionne que l’opération Blizzard ciblera le trafic de fentanyl et d’autres drogues synthétiques qui entrent ou qui sortent du Canada.

Les données indiquent que les armes à feu illégales et les drogues entrent au pays à un rythme alarmant en provenance des États-Unis.

Des données obtenues par la Presse Canadienne révèlent que les agents de l’Agence des services frontaliers ont saisi au moins 2345 armes à feu en provenance des États-Unis depuis 2022.

Ils ont aussi confisqué plus de 24 000 kilogrammes de diverses drogues, dont plus de deux kilogrammes de fentanyl au cours de la même période.