La valse sur l’assurance-médicaments a assez duré, estiment des militants du NPD

OTTAWA — Un groupe de militants néo-démocrates compte faire pression pour que l’assurance-médicaments soit une condition sine qua non du maintien de l’entente de soutien et de confiance avec les libéraux à l’occasion d’un congrès politique la semaine prochaine.

L’entente prévoit que le Nouveau Parti démocratique (NPD) appuie les libéraux minoritaires lors de votes clés en échange de progrès sur des priorités communes, notamment l’assurance-médicaments.

Les militants soumettent une résolution d’urgence pour déclarer que l’accord ne pourra pas être maintenu sans une loi qui engage à un programme d’assurance-médicaments universel et entièrement public, dont ils espèrent qu’il sera débattu au congrès de Hamilton, en Ontario.

Le groupe, appelé Stand Strong For Pharmacare (Restons forts pour l’assurance-médicaments), a lancé un site web destiné aux délégués pour les encourager à adopter une position ferme sur la politique, et à obliger les libéraux à respecter leur accord.

«Notre résolution au congrès du NPD indiquerait clairement que si (le premier ministre) Justin Trudeau ne respecte pas sa promesse d’un régime d’assurance-médicaments universel, complet et public, cela aura des conséquences», peut-on lire sur le site web.

La résolution intervient après que le porte-parole du NPD en matière de santé, Don Davies, a révélé que son parti avait rejeté la première ébauche du projet de loi sur l’assurance-médicaments du gouvernement libéral, qui devrait être déposé cet automne.

«À ce stade, cela ne respecte pas les lignes rouges des néo-démocrates, a affirmé M. Davies en entrevue, cette semaine. Nous attendons qu’une prochaine version nous parvienne.»

M. Davies a déclaré que le NPD n’accepterait rien de moins qu’un engagement à ce que l’assurance-médicaments soit payée et administrée par le système public à payeur unique.

Le groupe, dirigé par James Brunet, président de l’association néo-démocrate de la circonscription provinciale d’Ottawa-Sud, a clamé que les membres doivent dire haut et fort au parti qu’ils les soutiennent dans la lutte pour l’assurance-médicaments, «même si cela signifie de risquer des élections».

Le ministre de la Santé, Mark Holland, a affirmé que les discussions avec le NPD se poursuivaient et que la situation était toujours fluide.

La cheffe de cabinet du chef du parti, Jagmeet Singh, a dit qu’elle s’attendait à ce qu’il y ait de nombreuses conversations sur l’accord de soutien et de confiance lors du congrès.

«Je pense qu’il y a beaucoup d’inquiétudes quant au fait que les libéraux tentent de se retirer de l’accord pour jeter les bases d’un régime d’assurance-médicaments. Je pense que cela sera débattu en salle», a affirmé Jennifer Howard, vendredi.

La date limite pour soumettre des résolutions au congrès était fixée au mois d’août, mais la nouvelle des négociations en cours sur la législation sur l’assurance-médicaments n’a été révélée que récemment.

Les idées politiques soumises après la date limite, en raison de circonstances urgentes et imprévues, sont considérées comme une résolution d’urgence, et le comité d’élaboration des politiques du congrès décidera si elles peuvent être présentées ou non.

La résolution sera probablement discutée lors du dernier jour du congrès du NPD, si elle parvient au débat.