Le parc vandalisé l’an dernier à Halifax se remet lentement de ses blessures

HALIFAX — Au cœur du centre-ville d’Halifax se trouve un joli parc, pas très grand, mais très apprécié, connu pour ses parterres de fleurs variées et ses arbres majestueux. Depuis plus de 150 ans, ce jardin public offre un havre de paix aux visiteurs — et un magnifique décor pour les photos de mariages et autres collations de grade.

Mais il y a un peu plus d’un an, le parc a été gravement endommagé par des vandales, qui ont escaladé ses grilles en fer forgé au milieu de la nuit. Les intrus ont littéralement utilisé une hache pour tailler plus d’une vingtaine d’arbres, certains deux fois centenaires.

«On pourrait croire que personne ne voudrait endommager un endroit qui apporte aux gens tant de joie et de détente, déclarait cette semaine en entrevue Judith Cabrita, présidente de l’association à but non lucratif «Les Amis des jardins publics». S’en prendre ainsi aux arbres, c’était pour beaucoup de gens comme s’en prendre à eux personnellement.»

Sean Street, superviseur de l’horticulture à la municipalité régionale d’Halifax, a déclaré que le pronostic initial concernant les arbres endommagés semblait assez sombre. Au total, 33 arbres ont été endommagés par les vandales; trois d’entre eux, pour la plupart des arbres plus petits, ont dû être abattus.

Mais depuis un an, quelque chose de remarquable s’est produit. Au printemps, tous les survivants ont «fait des feuilles», signes d’une croissance vigoureuse, alors que le personnel du parc et des experts extérieurs continuaient à soigner leurs blessures.

La plupart des arbres plus grands et plus âgés ont des réserves d’énergie importantes sur lesquelles puiser, a expliqué M. Street, mais certains des arbres plus petits traversent une période difficile. Ainsi, il pourrait s’écouler des années avant que l’étendue des dégâts ne soit véritablement connue.

L’un des plus grands arbres du parc, un énorme platane, qui aurait 150 ans, semble guérir tout seul; ses blessures se referment déjà. D’autres ont été soignés avec des greffes complexes: de petites branches sont fixées et agissent comme des pailles pour transporter les nutriments au-delà de la zone blessée.

Ces bonnes nouvelles en provenance du parc surviennent après une «annus horribilis» en Nouvelle-Écosse. En septembre dernier, la tempête post-tropicale Fiona s’est abattue sur la province et a causé des dommages dans toute la région de l’Atlantique.

Puis, en mai dernier, plus de 200 maisons ont été détruites par les plus importants incendies de forêt jamais enregistrés dans cette province. Et le mois dernier, des pluies torrentielles ont provoqué des crues soudaines qui ont tué quatre personnes et emporté des routes et des ponts.

Or, les premiers signes de rétablissement dans les jardins publics d’Halifax pourraient servir de baume à ceux qui sont encore sous le choc de tant de dévastation.

Considéré comme le seul véritable «jardin victorien» en Amérique du Nord, le parc de six hectares peut retracer ses humbles origines jusqu’en 1836. Mais il n’est devenu un parc public qu’en juillet 1867, alors que le Canada devenait une fédération.

La largeur des allées de gravier du parc a été déterminée pour que deux femmes portant des jupes victoriennes puissent y déambuler côte à côte. Il y a un kiosque à musique richement orné, construit en 1887 pour commémorer le jubilé d’or de la reine Victoria. Et au milieu des fontaines et des statues de dieux romains, il est difficile de ne pas remarquer l’élégante symétrie du parc — autre caractéristique des jardins victoriens.

La police d’Halifax a ouvert une enquête, et le groupe des Amis des jardins publics et la Fondation des jardins publics ont offert une récompense de 50 000 $ pour toute information, mais personne n’a été arrêté jusqu’ici dans cette affaire.