Le passeport vaccinal n’est plus exigé et plusieurs mesures sont levées au Québec

MONTRÉAL — Les Québécois qui iront dans les magasins à grande surface pour faire leurs emplettes de la fin de semaine n’auront pas à sortir leur téléphone pour présenter leur passeport vaccinal, samedi, tout comme ceux qui se rendront dans les restaurants, cinémas, bars et autres lieux publics.

L’obligation de présenter son passeport vaccinal, en vigueur depuis le 1er septembre au Québec, a été levée samedi, en même temps que plusieurs autres mesures sanitaires visant à ralentir la propagation de la COVID-19.

Ainsi, depuis samedi, la capacité d’accueil dans tous les lieux publics du Québec est portée à 100 %. De plus, il n’y a aucune limite de capacité par table dans les restaurants, les bars, les tavernes et les casinos et ces établissements pourront tous revenir à leurs heures normales d’activité.

C’est également le retour des activités de danse et de karaoké.

Marc Michaud s’est dit heureux de ne pas avoir à sortir son téléphone en entrant samedi dans un restaurant de petit-déjeuner de Brossard.

«C’est agréable de voir certaines de ces règles commencer à s’affaiblir. Je pense que les gens sont assez fatigués de tout après deux ans», a-t-il témoigné.

Il se sentait à l’aise, a-t-il dit, même s’il devait porter un masque lorsqu’il n’était pas assis.

Peter Sergakis, qui possède plusieurs bars et restaurants dans la région de Montréal, a déclaré qu’il faudrait au moins un an avant que les choses reviennent à la normale.

«Nous nous sentons très bien, il était temps, deux ans maintenant», a indiqué M. Sergakis, qui fait état d’autres problèmes comme la pénurie de main-d’œuvre et la hausse du prix des denrées alimentaires due à l’inflation.

«Nous pouvons voir la lumière au bout du tunnel maintenant, mais gagner de l’argent va prendre du temps, a-t-il dit. Nous ne pouvons pas nous permettre une autre fermeture».

Pour Rachel Gendron, sortant d’un café de la banlieue de Montréal, cela fait du bien psychologiquement de voir les restrictions retirées.

« Il faut faire attention, c’est sûr, il y a encore beaucoup de monde à l’hôpital, a-t-il indiqué. Tout (la baisse des mesures) semble aller vite, mais j’ai bon espoir. »

Aucune restriction quant au nombre de participants pour les activités de nature sociale n’est désormais imposée dans une salle louée.

Le registre des visiteurs dans les résidences privées pour aînés a aussi été retiré.

Également, les « cas contacts » n’ont plus plus besoin de s’isoler.

En effet, les personnes qui vivaient avec une personne infectée par la COVID-19 devaient jusqu’à vendredi s’isoler à leur domicile pendant cinq jours, mais, depuis samedi, il n’est plus nécessaire de le faire.

En conférence de presse jeudi, le directeur national de la santé publique par intérim, le Dr Luc Boileau, avait cependant indiqué que ces personnes doivent « prendre des mesures pour protéger les autres », comme éviter les endroits où le masque peut être retiré.

Il faudra toutefois attendre « au plus tard à la mi-avril » pour la fin de l’obligation du port du masque dans tous les lieux publics, excluant les transports publics. Dans ce dernier cas, la levée de l’obligation viendrait « au plus tôt au mois de mai ».

La Direction générale de la santé publique du Québec estime que le passeport vaccinal s’est avéré « un outil précieux pour encourager la vaccination et pour protéger la population en diminuant les risques de contagion ». 

Dans ses recommandations du 14 février dernier, elle relève toutefois que deux millions de Québécois auraient été en contact avec le virus, et que « ces personnes, qu’elles soient vaccinées ou non, auraient un risque extrêmement faible d’être contagieuses après leur maladie et/ou d’être recontaminées par ce même virus ».

Aussi, les risques de contagion ne sont pas diminués dans les mêmes proportions qu’avec le variant Delta, largement dominant lorsque le passeport vaccinal a été implanté, souligne-t-elle.

Par ailleurs, Santé-Québec ne publie plus le week-end son « tableau de bord » présentant le bilan quotidien de la COVID-19. Toutefois, les données brutes du gouvernement québécois indiquaient samedi qu’il y avait 1099 patients dans les hôpitaux à cause de la COVID-19.