L’équipe Poilievre attaque les valeurs de Charest qui annoncera sa candidature jeudi

OTTAWA — Un sénateur conservateur montréalais qui travaille au sein de l’équipe de Pierre Poilievre dans la course à la direction du parti qualifie Jean Charest de « conservateur de convenance », qui a obtenu lundi l’appui d’une candidate potentielle.

Leo Housakos avait fait campagne sur le terrain pour Jean Charest en 1993, lors de la course à la direction du Parti progressiste-conservateur après le départ de Brian Mulroney. M. Charest était arrivé deuxième, derrière Kim Campbell, mais il avait été élu chef un peu plus tard, en 1995.

Mais Leo Housakos, nommé au Sénat par Stephen Harper en 2009, estime aujourd’hui que Jean Charest est un homme du passé.

Les efforts déployés par l’équipe de campagne de M. Poilievre pour mettre en doute les valeurs conservatrices d’un rival potentiel surviennent avant même que M. Charest n’ait officiellement annoncé sa candidature.

M. Charest devrait lancer sa campagne jeudi, plus d’un mois après que M. Poilievre, qui a commencé à collecter des fonds et à organiser des événements, a déclaré qu’il voulait être le prochain chef conservateur.

«Il y a un élan important vers un lancement jeudi. Calgary sera la première étape de sa tournée», a écrit Michelle Coates Mather, la directrice des communications de la campagne, dans un courriel à La Presse Canadienne.

L’ex-premier ministre libéral du Québec a rencontré la semaine dernière, à Ottawa, une quarantaine de sénateurs et de députés conservateurs pour prendre la température de l’eau. Il a déclaré aux journalistes qu’il attendait de connaître les modalités de la course à la direction avant de prendre une décision définitive.

Les candidats ont jusqu’au 19 avril pour déclarer leur intention et jusqu’au 3 juin pour soumettre leur demande d’adhésion. Ses partisans travaillent déjà pour mettre en place une campagne.

Le député québécois Alain Rayes a récemment envoyé un courriel à des bénévoles et organisateurs potentiels du Québec pour leur demander d’assister à des réunions virtuelles dès cette semaine, afin de discuter des opérations de campagne sur le terrain. Des copies de ces courriels ont été obtenues par La Presse Canadienne.

Dans sa campagne, M. Charest pourra compter sur l’appui de la commentatrice politique Tasha Kheiriddin. Elle a révélé lundi soir qu’après avoir envisagé une candidature à la direction du parti, elle renonce à se présenter et se range plutôt dans le camp de l’ex-premier ministre du Québec.

« Je vous demande de vous joindre à moi pour appuyer le candidat qui peut le mieux unifier le parti et remporter l’élection, l’hon. Jean J. Charest », a écrit Mme Kheiriddin sur Twitter.

« M. Charest partage ma vision d’un parti uni qui s’adresse à toutes les régions du pays, qui est inclusif et tourné vers l’avenir. Un parti qui a une vision de l’économie, de l’énergie et de l’environnement qui peut gagner dans l’Ouest, dans le 905 et au Québec. »

Plus tôt dans la journée, M. Poilievre, seul candidat déclaré dans cette course, a critiqué sur les médias sociaux M. Charest, qui est, comme Justin Trudeau, en faveur « des taxes sur le carbone », dénonce-t-il.

M. Charest, alors qu’il était premier ministre du Québec, avait inauguré un système de plafonnement et d’échange d’émissions de gaz à effet de serre (« bourse du carbone »). Il n’a pas directement répondu jusqu’ici aux piques de l’équipe Poilievre.

Le député québécois Gérard Deltell, qui souhaite que M. Charest se lance dans la course, a parlé de joute politique normale dans les circonstances.

M. Housakos a déclaré lundi que ce que lui et d’autres disaient était simplement du domaine public. La semaine dernière, à Regina, M. Poilievre a qualifié ces attaques de « désaccords honnêtes » dans le champ politique.

M. Poilievre, député de Carleton, au sud d’Ottawa, doit se rendre à Toronto cette semaine pour rencontrer des représentants des communautés culturelles.

Parmi les autres personnes susceptibles de se lancer dans la course figurent les députés ontariens Leslyn Lewis et Scott Aitchison, ainsi que le maire de Brampton Patrick Brown, le député indépendant ontarien Roman Baber et l’ancienne députée conservatrice Leona Alleslev.