Les employés d’hôpitaux en Ontario demandent une injection de 1,25 G $ par année

TORONTO — Les travailleurs des hôpitaux en Ontario croulent sous la lourdeur de leur tâche, provoquée en grande partie par la pénurie de main-d’oeuvre, a déclaré mercredi un syndicat qui exhorte le gouvernement à en faire davantage pour soutenir les employés du secteur de la santé.

Le Conseil des syndicats d’hôpitaux de l’Ontario, affilié au Syndicat canadien de la fonction publique, a soutenu mercredi que la pénurie de personnel avait des conséquences néfastes sur la santé mentale de ses membres, qui comprennent des infirmières auxiliaires autorisées, des préposés et du personnel de bureau.

Une enquête récente menée auprès de plus de 750 membres du syndicat indique que deux travailleurs sur cinq ont songé à démissionner et qu’un nombre similaire redoute d’aller travailler en raison de la lourdeur de la tâche, indique le Conseil.

Son premier vice-président, Dave Verch, qui est infirmier auxiliaire depuis 35 ans, a entendu parler de travailleurs qui comptaient les voitures dans le stationnement à leur arrivée au travail et savaient qu’il n’y aurait pas assez d’employés pour combler le quart de travail.

«C’est comme escalader une montagne tous les jours. Vous atteignez un point de rupture. Et je pense que c’est ce qui arrive à beaucoup de travailleurs de la santé en ce moment», a-t-il déclaré mercredi en conférence de presse.

Les syndicats du secteur de la santé sonnent l’alarme depuis longtemps à propos d’une crise de rétention et de recrutement, exacerbée par les exigences de la pandémie de COVID-19, qui exerce une pression énorme sur le personnel hospitalier. L’Ontario a vu plusieurs hôpitaux, surtout en régions, fermer temporairement leurs salles d’urgence ou réduire leurs services parce qu’ils n’avaient pas suffisamment de personnel pour pourvoir les quarts de travail.

Alors que le syndicat négocie une nouvelle convention collective, il demande au gouvernement d’augmenter le personnel à temps plein dans les hôpitaux et de suivre l’exemple de la Colombie-Britannique en introduisant des ratios minimaux soignant/patient obligatoires. La Colombie-Britannique a été la première province à présenter l’année dernière un plan visant à imposer ces ratios minimaux, soutenu par un financement de 750 millions $ sur trois ans.

Pour permettre de répondre à ces propositions, le syndicat souhaite que le gouvernement ontarien investisse 1,25 milliard $ par année au cours des quatre prochaines années, en plus de l’indexation à l’inflation. «Ils doivent en faire plus. Ils doivent investir dans le système pour que les travailleurs de la santé puissent y voir une petite ouverture», a affirmé Sharon Richer, secrétaire-trésorière du syndicat.

Le gouvernement a plaidé l’année dernière qu’il avait embauché 15 000 nouvelles infirmières, qu’il avait éliminé les obstacles à la formation en soins infirmiers et qu’il avait permis aux infirmières formées à l’étranger d’exercer en Ontario.

Une porte-parole de la ministre de la Santé Sylvia Jones a rappelé dans une déclaration écrite que les infirmières de l’Ontario sont parmi les mieux payées au pays.

À mesure que la population de l’Ontario augmente et vieillit, la demande de travailleurs de la santé est vouée à augmenter. Le bureau de la responsabilité financière de l’Ontario a estimé que le gouvernement devrait ajouter plus de 86 700 infirmières et préposés d’ici 2028 pour revenir au niveau d’effectifs d’avant la pandémie et respecter ses engagements visant à développer les hôpitaux, les soins à domicile et les soins de longue durée.

Il s’agit d’une augmentation d’environ 25 % du nombre d’infirmières et de 45 % du nombre de préposés employés dans le secteur, déclarait l’an dernier l’organisme indépendant de surveillance des finances publiques.