Les États-Unis aident le Canada, mais devront aussi affronter leurs propres feux

WASHINGTON — Les États-Unis sont heureux d’aider le Canada à affronter son effrayant début de saison des incendies de forêt, mais ils gardent un œil sur leur propre situation, inquiets de savoir quand leurs ressources pourraient être nécessaires au sud de la frontière.

Il y a actuellement 345 pompiers et membres du personnel de soutien américains sur le terrain au Canada, dont 13 équipes d’extinction des incendies et une équipe de gestion des situations.

Ce nombre devrait fluctuer quotidiennement à mesure que les travailleurs reviennent aux États-Unis, puis repartent pour répondre à des demandes d’aide supplémentaires, a expliqué vendredi le National Interagency Fire Center des États-Unis.

«Nous sommes plus que disposés à fournir au Canada autant de ressources que possible, comme ils l’ont fait pour nous dans le passé», a souligné le président du Groupe national de coordination interagences, Jeff Arnberger.

«Nous avons eu la chance d’avoir un début de saison des incendies assez calme à l’échelle nationale de notre côté. Cependant, maintenant que nous entrons dans les mois d’été qui sont traditionnellement très occupés, nous devons également nous préparer aux feux de forêt aux États-Unis.»

Au total, 649 membres du personnel américain se sont tour à tour rendus au Canada depuis le début du mois de mai pour aider les équipes locales à affronter une saison des incendies qui a commencé bien plus tôt que d’habitude et qui devrait établir de nombreux records.

Ce nombre n’inclut pas les ressources coordonnées au niveau des États, qui participent aussi aux efforts en vertu d’ententes à plus petite échelle avec certaines provinces.

Plus de 100 pompiers et travailleurs de soutien ont notamment été envoyés en Alberta, en Nouvelle-Écosse et au Québec jusqu’à présent cette année, tout comme quatre avions-citernes de l’Alaska et de l’État de Washington.

Une équipe de suppression de 17 personnes avec des membres venant du Connecticut, de New York, du Maine et du New Hampshire a aussi été formée pour aider la Nouvelle-Écosse. Une autre équipe similaire est aussi en période de formation pour être envoyée au Québec.

Des impacts aux États-Unis

Les incendies de forêt au Canada n’attiraient pas le regard des Américains, jusqu’à ce que la fumée qu’ils produisent dérive vers le sud et déclenche des alertes sur la qualité de l’air dans plusieurs grandes villes des États-Unis.

Jeudi, le New York Post a même titré «Blâmez le Canada!» sur sa Une pour accompagner une image du ciel orangé qui a recouvert la ville mercredi.

Mais des températures plus fraîches et une forte brise ont contribué à atténuer les risques pour la santé liés à la qualité de l’air vendredi, alors que les alertes ont progressivement commencé à revenir à des niveaux plus gérables.

Le Centre interservices des feux de forêt du Canada est en contact permanent avec son homologue américain et aura besoin de plus d’aide dans un avenir proche, a fait savoir sa porte-parole Jennifer Kamau.

«Nous sommes en pourparlers continus avec nos partenaires américains et avons une tentative (de mobilisation) prévue pour la semaine prochaine», a mentionné Mme Kamau.

À l’inverse, il est encore trop tôt pour savoir quelles ressources pourraient être nécessaires au cours des prochaines semaines aux États-Unis, ou même si le Canada sera bientôt invité à rendre la pareille à son voisin du sud.

«Ces situations peuvent évoluer rapidement, a noté Mme Kamau. Il est difficile de dire quelle sera notre situation des incendies si ou quand un besoin se fera sentir chez l’un de nos partenaires internationaux.»