L’industrie de la volaille se prépare au retour de la grippe aviaire

VANCOUVER — Les experts en santé animale mettent en garde contre le retour de la grippe aviaire dans les élevages de volailles alors que les oiseaux sauvages commencent à migrer vers le sud pour l’hiver.

Ray Nickel, porte-parole du centre des opérations d’urgence de la Poultry Association de la Colombie-Britannique, a déclaré que les agriculteurs et les exploitants ont appris des leçons qu’ils ont apprises au cours de la dernière année pour mieux se préparer aux épidémies potentielles cet automne.

«Après l’épidémie de l’année dernière, nous avons eu un été très calme, ce pour quoi nous sommes très reconnaissants», a-t-il déclaré jeudi dans une entrevue.

Mais la province reste en «état d’alerte élevée» cet automne.

La souche hautement infectieuse du H5N1 a été détectée pour la première fois dans des fermes canadiennes à la fin de 2021 et a continué d’infecter les fermes depuis.

L’Agence canadienne d’inspection des aliments a déclaré que la souche peut provoquer des maladies graves et la mort chez les oiseaux. Elle pense que les oiseaux migrateurs sont responsables des épidémies dans les petits troupeaux de volailles commerciales.

Les dernières données disponibles de l’agence montrent qu’il y avait 330 troupeaux infectés dans tout le pays, affectant 7 773 000 oiseaux en date du 28 septembre. Près de la moitié des oiseaux abattus se trouvaient en Colombie-Britannique provenant de 104 troupeaux infectés depuis avril 2022.

M. Nickel, un éleveur de volaille commercial à Abbotsford et membre du Chicken Marketing Board de la Colombie-Britannique a déclaré qu’il ne s’attend pas à ce que le virus cause autant de ravages que l’année dernière.

«Je dis cela parce que nous n’avons pas le nombre d’infections que nous avons eu l’année dernière, mais, étant donné l’impact sur l’industrie, nous n’avons pas d’autre choix que d’être préparés et de nous assurer que nous sommes prêts», a-t-il expliqué.

Mesures préventives

La grippe aviaire se transmet par contact avec un oiseau infecté, ses excréments ou ses sécrétions nasales. Les oiseaux de ferme autorisés à sortir sont les plus à risque, car ils peuvent entrer en contact avec des oiseaux sauvages. Les humains peuvent également, par inadvertance, transporter l’infection dans une étable par leurs chaussures ou leurs vêtements.

M. Nickel a déclaré que les mesures de biosécurité et de gestion des urgences introduites après une épidémie dévastatrice de grippe aviaire en 2004 ont aidé à contrôler des épidémies similaires en 2009 et 2014 en Colombie-Britannique.

Les protocoles comprennent des procédures strictes concernant les portes verrouillées, le changement de vêtements et de chaussures et la surveillance des entrées et sorties des visiteurs.

«Depuis 2004, nous avons toujours eu un solide dispositif d’opérations d’urgence à l’échelle de l’industrie en Colombie-Britannique et cela a fonctionné en collaboration avec le ministère de la Colombie-Britannique, a indiqué M. Nickel. Mais le virus a évolué et est devenu plus répandu l’année dernière, ce qui nous a amenés à modifier la façon dont nous procédons.»

L’éleveur de volaille a indiqué que le centre des opérations d’urgence dispose de deux équipes prêtes à intervenir en cas d’épidémie grave et si l’abattage des oiseaux est nécessaire.

Il y a également eu une coordination avec le ministère de l’Agriculture de la Colombie-Britannique pour mieux préparer les agriculteurs à un afflux de cas de grippe aviaire, a ajouté M. Nickel.

«À l’échelle nationale, nous avons également effectué beaucoup de travail de communication et de planification, a-t-il déclaré, soulignant que l’Agence canadienne d’inspection des aliments est l’organisation responsable du dossier.

Le ministère de l’Agriculture de la Colombie-Britannique a investi 5 millions $ au printemps pour aider les agriculteurs atteints de maladies animales, ce qui, selon lui, aidera les éleveurs de bétail et de volaille à se préparer au risque de maladie animale, notamment la grippe aviaire.

Le ministère a déclaré que le Programme de lutte contre les maladies des animaux d’élevage aide à financer la planification et l’achat d’équipements nécessaires à la réponse aux maladies, aux exercices de formation, aux mesures de biosécurité améliorées, ainsi qu’à la recherche et à la mise en œuvre de stratégies réduisant le risque d’infection et de maladie.

Effets dévastateurs

La ministre de l’Agriculture, Pam Alexis, a déclaré jeudi dans un communiqué que la grippe aviaire peut être dévastatrice pour les agriculteurs, l’économie locale et l’approvisionnement alimentaire.

«C’est pourquoi nous avons mis en place un programme qui les aide désormais à renforcer leurs mesures de biosécurité et leur fournit de nouveaux outils et stratégies pour se préparer et répondre à toute éclosion potentielle à l’approche de la migration automnale», a-t-elle déclaré.

L’agence d’inspection du Canada a déclaré qu’aucun cas humain n’a été détecté dans le pays et que la maladie n’est pas considérée comme une préoccupation majeure pour les personnes en bonne santé qui ne sont pas en contact régulier avec des oiseaux infectés.

«Il s’agit d’une maladie animale très nocive pour nos oiseaux et c’est pourquoi nous la prenons si au sérieux, mais elle n’affecte pas notre approvisionnement alimentaire», a nuancé M. Nickel.