Mise à jour économique: Marc Tanguay dénonce les «lunettes roses» de la CAQ

QUÉBEC — Le Parti libéral du Québec (PLQ) et Québec solidaire (QS) ont vertement critiqué la mise à jour du ministre des Finances, Eric Girard. Le Parti québécois (PQ) adopte une posture plus nuancée, mais écorche le gouvernement notamment sur la question de l’accès à la propriété.

Le chef libéral intérimaire Marc Tanguay soutient que le gouvernement de François Legault n’a plus de marge de manœuvre, car il aurait dépensé de «manière irrationnelle». 

«Après avoir envoyé des chèques qui ont coûté 6,7 milliards $, des chèques même à des gens qui gagnaient 100 000 $ par année, (…) il n’y a plus de marge de manœuvre aujourd’hui. Et on a toujours plaidé pour avoir des mesures ciblées sur les plus vulnérables de la société, toujours ce qu’on ne retrouve pas», a-t-il lancé. 

Dans la mise à jour économique déposée mardi, le déficit budgétaire est en hausse de 1,1 milliard $ par rapport à ce qui était attendu en mars dernier; il s’établit à 6,1 milliards $.

Selon le chef libéral, la Coalition avenir Québec (CAQ) a des «lunettes roses» et n’a plus le contrôle des finances publiques. Marc Tanguay assure que si son parti avait été au pouvoir depuis 2018, le budget du Québec aurait été équilibré.

«Il y a des feux à éteindre»

QS soutient que les propositions du ministre des Finances ne sont pas suffisantes pour faire face aux problèmes auxquels est confrontée la société québécoise. 

«Il y a des feux à éteindre partout actuellement: en logement, sur le marché de l’immobilier, en itinérance, dans le transport en commun. Puis qu’est-ce que la CAQ fait actuellement? Ils attendent qu’il pleuve», a affirmé la députée de Sherbrooke, Christine Labrie. 

Selon elle, il aurait fallu au minimum 10 000 logements sociaux sur deux ans alors que la CAQ propose plutôt d’en construire 8000 sur cinq ans. Pour ce faire, le gouvernement a annoncé un investissement de 1,8 milliard $.

Selon le député solidaire Haroun Bouazzi, le gouvernement n’aurait pas dû baisser les impôts, car cette mesure est «injuste». Il a affirmé que si les solidaires prenaient le pouvoir, cette baisse d’impôt serait remplacée par des bonifications du crédit d’impôt pour solidarité. 

«Un bris de contrat social»

Le PQ a tenu à souligner qu’il y avait plusieurs «choses satisfaisantes» dans la mise à jour économique, comme pour les banques alimentaires, la lutte à l’itinérance ou encore pour l’adaptation aux changements climatiques. 

«Il ne faut pas critiquer pour critiquer. Ce sont des ajustements qui répondent à plusieurs des questions des partis d’opposition lors des périodes de questions», a indiqué le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon.  

Selon lui, il y a tout de même un angle mort concernant l’accès à la propriété pour les premiers acheteurs. Paul St-Pierre Plamondon soutient que sous le gouvernement de la CAQ, le prix des maisons a augmenté de 64 %.

«Une génération au complet qui n’aura plus accès à la propriété parce que c’est complètement inabordable en proportion des salaires qu’ils font. Donc, c’est un bris de contrat social», a dit M. St-Pierre Plamondon. 

Également, le PQ affirme que la proposition du gouvernement en termes de logement abordable est «nettement insuffisante».

«Ça ne corrigera jamais le retard engendré par le fait que la CAQ s’est mis la tête dans le sable pendant des années en disant qu’il n’y avait pas de crise du logement», a affirmé le chef péquiste.