Nickel: le gouvernement écarte l’opinion des directions régionales de santé publique
QUÉBEC — Le gouvernement Legault balaie du revers de la main le front commun des directions régionales de la santé publique (DSP) contre la hausse projetée de la norme de nickel dans l’air.
Les 18 directions régionales de la santé publique ont pris position dans un mémoire contre l’assouplissement de la norme. Ce faisant, elles contredisent même le travail de la Direction nationale de la santé publique.
Le gouvernement veut multiplier par cinq le seuil de particules de nickel autorisé dans l’air afin de faciliter l’expansion de l’industrie des batteries électriques, mais cela a provoqué une controverse qui dure depuis maintenant plusieurs mois, notamment dans un quartier de Québec, Limoilou.
Dans une mêlée de presse jeudi au parlement, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a dit qu’il ne remettait pas en question «la bonne foi ou la bonne volonté» des DSP.
Toutefois, «ce ne sont pas elles qui, au fil des deux ou trois dernières années, ont eu à se pencher sur le travail qui est en cours», a-t-il fait valoir.
C’est l’ancien directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, qui aurait approuvé le projet de nouvelle norme, selon un échange de courriels obtenu par Radio-Canada.
«Si la Santé publique (nationale) avait de nouveaux doutes, cela changerait la donne, mais cela a été confirmé encore ce matin dans des échanges», a laissé entendre le ministre.
«La norme va vraisemblablement changer, mais quelles seront les modalités? C’est là où les prochaines semaines seront intéressantes.»
La norme de particules de nickel dans l’air passerait ainsi de 14 à 70 nanogrammes par mètre cube par jour. La moyenne annuelle autorisée serait de 20 nanogrammes par mètre cube.
Québec solidaire s’est indigné de la position du ministre de l’Environnement et a demandé au premier ministre François Legault de le rappeler à l’ordre.
«Ça n’a pas d’allure, en 2022, qu’un ministre de l’Environnement mette les profits des entreprises étrangères devant la qualité de l’air que les Québécois respirent», a dit le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, en conférence de presse à l’Assemblée nationale en matinée.