On ignore combien ont pu coûter les spéculations électorales de Blaine Higgs au N.-B.

FREDERICTON — Élections Nouveau-Brunswick ignore combien elle a dépensé exactement pendant que le premier ministre Blaine Higgs se demandait s’il devait déclencher des élections anticipées. Mais les partis d’opposition affirment que ces spéculations ont coûté de l’argent aux contribuables.

M. Higgs a affirmé à plusieurs reprises depuis juin qu’il avait besoin d’un nouveau mandat pour calmer le jeu, alors que son parti progressiste-conservateur était secoué par la dissidence. Des députés et des ministres ont évoqué les décisions du gouvernement et le style de leadership du premier ministre pour expliquer la tourmente.

Or, en attendant que le premier ministre se décide, Élections Nouveau-Brunswick a demandé à ses directeurs du scrutin de louer des locaux pour les bureaux de vote, d’acheter du matériel et d’embaucher et de former du personnel. 

Paul Harpelle, porte-parole d’Élections Nouveau-Brunswick, a précisé que l’achat d’équipement et l’impression du matériel de vote sont des coûts fixes qui seraient engagés de toute façon. Mais d’autres coûts pourraient devoir être engagés à nouveau lors du prochain scrutin, comme les frais de location et les salaires des directeurs du scrutin et du personnel de l’entrepôt, a ajouté M. Harpelle dans un courriel.

Et comme ces dépenses ne sont pas encore complètement comptabilisées, Élections Nouveau-Brunswick ne peut fournir le coût total ni déterminer quelles dépenses sont uniquement imputables aux préparatifs basés sur l’incertitude électorale, indique M. Harpelle.

Le premier ministre Higgs a confirmé vendredi dernier qu’il ne déclencherait pas d’élections en 2023, mettant ainsi fin à des semaines de spéculations. Les élections sont «à date fixe» au Nouveau-Brunswick, ce qui signifie que le gouvernement a jusqu’au 21 octobre 2024 pour tenir le scrutin. Mais le premier ministre peut très bien déclencher des élections au moment jugé opportun, selon la conjoncture politique.

Le cabinet du premier ministre n’a pas répondu à une demande de commentaires sur ce dossier.

Le chef du Parti vert, David Coon, estime que les rumeurs et les spéculations électorales «n’ont clairement pas servi le bien commun de la province» et ont «fini par nous coûter de l’argent». Il soutient aussi que la fonction publique a été ralentie l’été dernier en raison de la possibilité d’élections anticipées imminentes.

La cheffe libérale, Susan Holt, ne croit pas non plus que l’argent dépensé en spéculation électorale peut être justifié, alors qu’on aurait dû s’occuper des «choses qui tiennent à cœur aux Néo-Brunswickois», comme la santé et l’éducation, la réforme municipale, le logement et l’itinérance. 

Selon elle, les élections à date fixe au Nouveau-Brunswick favorisent justement une planification efficace et rentable au sein de la machine gouvernementale.