Ottawa «travaillera plus fort» pour les sinistrés en N.-É., dit Freeland

BROOKLYN, N.S. — Le gouvernement fédéral accélérera le rythme pour fournir des secours aux sinistrés des secteurs de la Nouvelle-Écosse touchés par les inondations du week-end dernier, a déclaré jeudi la vice-première ministre Chrystia Freeland après avoir vu un pont brisé par des pluies torrentielles.

Mme Freeland, qui est également ministre des Finances, a tenu ces propos devant les journalistes après avoir rendu visite aux premiers intervenants dans la petite communauté de Brooklyn, où les recherches se sont poursuivies pour retrouver un jeune qui a disparu dans les eaux de crue samedi.

Des journalistes ont demandé à Mme Freeland si Ottawa améliorerait le rythme de l’aide financière en cas de catastrophe aux victimes non assurées des inondations. 

«Je suppose que nous allons devoir travailler plus fort, a-t-elle répondu. Je pense que l’accent est actuellement mis sur la réponse aux catastrophes, mais nous allons certainement discuter et travailler sur la manière de soutenir les gens.»

Les Néo-Écossais dont les maisons ont été endommagées lors de la tempête post-tropicale Fiona le 24 septembre 2022 affirmaient encore en avril de cette année qu’ils attendaient toujours de l’aide dans le cadre du programme de secours aux sinistrés administré par la province – mais largement financé par le gouvernement fédéral.

Kody Blois, député libéral de Kings-Hants, un secteur qui a été durement touché par les inondations du week-end dernier, a déclaré qu’Ottawa s’était engagé à financer «jusqu’à» 90 % du maximum de 200 000 $ mis à la disposition des propriétaires pour les aider en cas de dommages non assurés. Le programme est administré par la province, mais les lignes directrices d’admissibilité sont établies au niveau fédéral.

Des réparations majeures

Le ministère des Travaux publics de la Nouvelle-Écosse affirme avoir réparé près de 500 sections de routes pavées ou de gravier endommagées et 60 accotements depuis les précipitations records de la fin de semaine dernière, qui ont provoqué de graves inondations.

Les équipes ont également remplacé 62 ponceaux, mais il y a encore une vingtaine de fermetures de routes provinciales, alors qu’il y en avait une soixantaine samedi.

Le ministère des Travaux publics indique que 19 ponts qui nécessitaient des réparations mineures ont rouvert depuis. Une trentaine d’autres ponts ont nécessité des réparations plus importantes et certains sont ouverts avec certaines précautions, comme des limites de poids, tandis que sept autres devront être carrément remplacés.

Les équipes continuent d’évaluer un pont de 60 mètres près de la sortie 7 de la route 103, qui demeure fermée, ainsi que la route entre les sorties 7 et 8 sur la côte sud de la province.

Le ministère indique qu’environ 200 de ses employés et 40 équipes d’entrepreneurs privés travaillent sur les réparations dans la province.

Pas d’alertes publiques

Après avoir vu un pont à Ellerhouse, qui a été arraché de ses fondations par la montée des eaux, Mme Freeland a déclaré que les lieux touchés par les intempéries lui avaient laissé une forte impression. «C’est vraiment choquant de voir de vos propres yeux la force pure et la destruction», a-t-elle déclaré.

Jeudi également, le premier ministre Tim Houston a été interrogé sur des informations concernant la région rurale de West Hants selon lesquelles les habitants n’ont pas reçu d’alertes publiques concernant les inondations soudaines du week-end dernier. C’est dans la région, au nord-ouest d’Halifax, qu’une recherche intensive a permis cette semaine de retrouver les corps de trois des quatre personnes, dont deux enfants, qui ont disparu lorsque deux véhicules ont été submergés par les eaux de crue.

«La couverture cellulaire reste un problème dans la province, c’est quelque chose qui me préoccupe toujours», a déclaré M. Houston aux journalistes. Il a dit avoir eu des discussions avec une équipe de Build Nova Scotia, une société d’État qui construit des infrastructures économiques stratégiques, pour voir ce qui peut être fait pour améliorer le service cellulaire.

Questionnée sur le piètre service cellulaire, Mme Freeland a déclaré: «Il est vraiment inacceptable que les gens ne puissent pas recevoir d’alertes d’urgence, et c’est certainement quelque chose que je vais soulever… auprès du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes et des entreprises de télécommunications.»

Le CRTC est responsable du Système national d’alertes au public, qui permet aux organismes de gestion des urgences de partout au Canada d’avertir le public de catastrophes.

«Je vais en parler de toute urgence avec François-Philippe Champagne, le ministre (fédéral) de l’Industrie», a ajouté Mme Freeland.

Lors des averses en Nouvelle-Écosse, des pluies torrentielles ont laissé tomber jusqu’à 250 millimètres d’eau sur plusieurs parties de la province.