Poilievre affirme qu’il accélérera l’obtention des permis pour le Cercle de feu

GRAND SUDBURY, Ont. — Le chef conservateur Pierre Poilievre a déclaré mercredi qu’il fixerait une période limite de six mois pour l’approbation de tous les permis fédéraux d’exploitation minière dans la région du Cercle de feu, dans le nord-ouest de l’Ontario.

M. Poilievre a ajouté qu’un gouvernement conservateur consacrerait également 1 milliard $ sur trois ans à la construction d’un réseau routier reliant les sites miniers au réseau routier de l’Ontario et aux communautés des Premières Nations de la région.

«Nous rendrons cet argent disponible en réduisant l’aide étrangère, la bureaucratie, les consultants et autres gaspillages libéraux afin de libérer des fonds pour des investissements productifs», a-t-il annoncé.

M. Poilievre était présent dans une entreprise de construction à Sudbury, en Ontario, mercredi, alors que tous les partis se préparent au déclenchement d’élections fédérales, qui pourrait avoir lieu dans quelques jours seulement, une campagne où l’exploitation des ressources naturelles du Canada sera un enjeu clé.

Le Cercle de feu se trouve à environ 500 kilomètres au nord de Thunder Bay et contient des minéraux critiques, comme le nickel, le cuivre, le platine et le cobalt, d’une valeur potentielle de plusieurs dizaines de milliards de dollars. Ils ont des dizaines d’applications essentielles, allant des véhicules électriques et des téléphones portables aux appareils médicaux et aux panneaux solaires.

«L’OTAN a identifié certains de ces minéraux comme étant essentiels et stratégiques, donc on croit pouvoir utiliser une partie de nos dépenses pour les autoroutes comme une partie de nos dépenses pour la défense nationale», a annoncé M. Poilievre. Le Canada s’est engagé envers l’OTAN à consacrer au moins 2 % du PIB national à la défense.

Le mandat de l’évaluation, finalisé en janvier entre 15 Premières Nations de la région et le gouvernement fédéral, visait à examiner les impacts potentiels de l’exploitation des ressources dans la région.

Le chef régional de l’Ontario, Abram Benedict, a déclaré que certaines Premières Nations du Nord étaient parties prenantes, tandis que d’autres en étaient encore à leurs processus décisionnels locaux.

M. Benedict a ajouté que, quoi qu’il arrive, le gouvernement fédéral ne peut ignorer son obligation légale de consulter les Premières Nations.

«La consultation des Premières Nations est inscrite dans la loi et il n’est pas possible d’y opposer son veto en six mois, a-t-il pointé. Nous nous attendons à ce que le gouvernement fédéral assume sa responsabilité en matière de consultation, quelles que soient les annonces qui ont été faites.»

Un gouvernement conservateur, selon M. Poilievre, autoriserait les entreprises participant à des projets d’extraction dans le Cercle de feu à verser une partie de leurs impôts fédéraux directement aux communautés des Premières Nations de la région.

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, a promis d’accélérer le processus d’approbation des projets du Cercle de feu lors des récentes élections provinciales. M. Ford a affirmé que le Cercle de feu était essentiel au développement d’une chaîne d’approvisionnement complète pour les véhicules électriques dans la province.

Le gouvernement de l’Ontario considère que seules neuf Premières Nations se trouvent dans la région du Cercle de feu.

Sol Mamakwa, chef adjoint du NPD de l’Ontario et député provincial de Kiiwetinoong, a critiqué les efforts de consultation du gouvernement provincial. S’exprimant à Queen’s Park mercredi, il a souligné que les Premières Nations ne pouvaient être tenues à l’écart des discussions sur les échéanciers fédéraux.

«Il faut que nous soyons présents à la table des négociations, et non au menu, a insisté M. Mamakwa. Et je pense qu’il est important que nous suivions le processus de consentement libre, préalable et éclairé, et c’est tout ce qu’ils veulent. Nous devons participer aux discussions et ne pas être une simple réflexion après coup.»

D’après M. Mamakwa, il ne serait pas possible de mener à bien les processus de consultation nécessaires en six mois.

Nadia Verrelli, candidate du NPD fédéral dans Sudbury, a écrit dans une déclaration à la presse que son parti collaborerait avec les communautés des Premières Nations pour obtenir le consentement au développement du Cercle de feu et à la construction des routes nécessaires.

«Poilievre veut écraser les détenteurs de droits, ne faisant que retarder le développement, plutôt que de faire ce qui est obligatoire pour faire avancer le projet», a fait valoir Verrelli.

Le gouvernement de l’Ontario affirme que plus de 26 000 concessions minières pour le Cercle de feu sont détenues par 15 entreprises et particuliers.

– Avec des informations de David Baxter, à Ottawa