Prise de bec entre le Parti québécois et la Coalition avenir Québec concernant Roxham

QUÉBEC — Le Parti québécois (PQ) et la Coalition avenir Québec (CAQ) se sont coltaillés sur le chemin Roxham mardi. Les deux formations politiques réclamaient pourtant sa fermeture. 

Le chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, a soutenu que le fait que le gouvernement du Québec n’a pas été informé de l’existence de l’entente qui a mené à la fermeture du chemin Roxham montre l’absence de rapport de force de la CAQ face au fédéral. 

«La CAQ a beau essayer […] de se vanter et de s’approprier les mérites de cette décision-là, le constat, c’est que la CAQ n’était pas dans le coup et n’est toujours pas dans le coup», a soutenu le chef péquiste. 

Radio-Canada révélait il y a quelques jours que l’entente entre le Canada et les États-Unis pour fermer le chemin Roxham existait depuis le printemps dernier. 

Un peu plus tard mardi, le premier ministre François Legault a rétorqué au chef péquiste: «Je trouve que le PQ est un peu désespéré.»

«Pour moi, c’est une victoire. Mais je comprends que, pour le PQ, c’est un peu une défaite en vue de leur référendum sur la souveraineté», a-t-il ajouté. 

La nouvelle entente entre le Canada et les États-Unis, entrée en vigueur samedi, indique qu’un migrant qui traverse la frontière entre les deux pays de manière irrégulière pourrait être refoulé. En contrepartie, le Canada s’est engagé à recevoir 15 000 migrants supplémentaires. 

Le premier ministre québécois veut qu’ils soient envoyés dans les autres provinces canadiennes. «Soyons clairs, je pense que le Québec, avec 40 000 irréguliers dans la dernière année, je pense qu’on a fait notre part pour un bout de temps», a soutenu François Legault. 

Le ministre responsable des Relations canadiennes, Jean-François Roberge, a qualifié de «pathétique» l’intervention du PQ. 

Une entente «dramatique»

Le nouveau député solidaire et porte-parole en matière d’immigration pour le parti, Guillaume Cliche-Rivard, quant à lui, s’est dit déçu de cette nouvelle entente, qu’il qualifie de «dramatique». 

«J’ai toujours dit, depuis longtemps : il faut abolir l’entente des tiers pays sûrs […] Il fallait que les gens puissent entrer dans n’importe quel point d’entrée frontalier de toute la frontière canado-américaine pour que le Québec ne soit pas le seul à subir la pression des entrées», a-t-il expliqué. 

M. Cliche-Rivard croit que l’entente va inciter les réfugiés à passer par «des centaines de mini chemins Roxham, dans des situations périlleuses et dangereuses».

Il n’a toutefois pas voulu se prononcer sur l’accueil des 15 000 migrants. «La question des 15 000, elle reste très floue […] Je vais vraiment attendre de voir quelles sont les précisions, quel est le programme, et je me prononcerai en temps et lieu», a-t-il dit. 

M. Cliche-Rivard a été assermenté mardi matin. Son arrivée porte à 12 le nombre de députés au caucus solidaire.