Propos de PSPP sur l’immigration: Cliche-Rivard se dit «très déçu»

QUÉBEC — Les propos du chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon sur l’immigration continuent de provoquer des réactions. Le député solidaire Guillaume Cliche-Rivard l’accuse de seulement parler du côté négatif de l’immigration. 

«Je suis très déçu. (…) M. Plamondon dit qu’il va faire un débat objectif, dit qu’il va amener des idées objectives, dit qu’il va nous donner l’heure juste, mais il fait tout le contraire. Il parle seulement du fardeau, mais il ne parle jamais de toute la plus-value que nous amènent les nouveaux arrivants», a affirmé M. Cliche-Rivard. 

Dimanche, le chef péquiste a écrit un long message sur X dans lequel il appréhende une «crise sociale sans précédent» en raison des seuils d’immigration du gouvernement du Québec, mais également du fédéral. 

«L’effet conjugué des seuils astronomiques du fédéral, de modifications des règles aux aéroports pour faciliter les demandes d’asile qui le plus souvent dissimulent une démarche d’immigration économique en marge du système, et de la mollesse de la CAQ qui n’a aucun rapport de force avec Ottawa, nous entraîne dans des perturbations sociales qui sont déjà amorcées et qui ne peuvent que s’aggraver au cours des prochaines années: crise du logement, crise du français, crise au niveau des services essentiels», a-t-il notamment écrit. 

Le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, qui accompagnait M. Cliche-Rivard, n’a pas voulu qualifier les propos du chef péquiste d’«intolérants» ou de «dangereux». 

«Je sais que si on utilise ces étiquettes-là, M. Plamondon va pouvoir faire, demain matin, un point de presse où il va dire que c’est impossible de débattre d’immigration au Québec, qu’on l’insulte, qu’on le pointe du doigt ou qu’on ne peut plus rien dire. Je ne souhaite pas donner à M. Plamondon l’occasion de faire ce point de presse», a-t-il expliqué. 

Le chef libéral intérimaire Marc Tanguay a pour sa part affirmé qu’il fallait être prudent quant à la manière dont on traite de cette question. «Il faut faire attention aux expressions qu’on utilise. Je pense qu’il faut garder un débat serein, qui est important, mais un débat serein», a-t-il dit en point de presse.  

Le ministre fédéral de l’Immigration, Marc Miller, a lui aussi réagi aux propos du chef péquiste en les qualifiant d’«opportunistes». 

«C’est le même Marc Miller qui maintient le cap de l’Initiative du siècle, avec 500 000 personnes par année, en disant que ces 500 000 personnes-là construiront elles-mêmes leurs logements?» a questionné M. St-Pierre Plamondon sur un ton ironique. 

«Si donner l’heure juste aux Québécois et dénoncer des politiques fédérales absolument irresponsables en matière d’immigration, c’est opportuniste, bien, je continuerai à être opportuniste», a-t-il ajouté.