Québecor arrête de payer son loyer à l’Assemblée nationale

Québecor arrête de payer son loyer à l’Assemblée nationale. L’entreprise a annoncé sa décision dans une lettre envoyée en début de semaine au secrétaire général de l’Assemblée, Siegfried Peters.

Le vice-président Jad Barsoum y affirme qu’étant donné le «contexte difficile», Québecor suspend «dès à présent le versement des sommes pour le bail» de ses locaux situés dans l’édifice André-Laurendeau.

Québecor, qui détient le réseau de télévision TVA, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec, mentionne que son loyer s’élève à 8448 $ par mois.

Ce montant dépasse «le seuil des 100 000 $ par année, et ce, sans compter les taxes applicables», déplore M. Barsoum, en ajoutant que cela «va à l’encontre des principes d’accès et nuit à la vie démocratique».

Dans sa missive, il fait valoir que les médias traditionnels traversent actuellement une «grave crise», qui mine «l’accès à l’information des citoyens et de manière plus globale, la santé de notre démocratie».

«Le contexte des revenus publicitaires chez les médias a été grandement chamboulé avec l’arrivée des GAFAM», rappelle le vice-président Affaires institutionnelles chez Québecor.

«La crise des revenus publicitaires qui s’abat sur les entreprises de presse a de lourdes conséquences sur elles. Au cours des derniers mois seulement, Québecor a dû procéder  à la suppression de 240 postes», ajoute-t-il. 

Par ailleurs, l’entreprise de Pierre Karl Péladeau déplore la récente décision de Meta de bloquer l’accès aux nouvelles sur ses plateformes au Canada, une décision qui fragilise d’autant plus l’écosystème médiatique.

Québecor soutient avoir informé «en vain» la direction de la gestion immobilière de l’Assemblée nationale des enjeux vécus par les médias, espérant pouvoir «revoir» le montant des loyers exigés.

M. Barsoum conclut sa lettre en demandant à l’Assemblée nationale d’héberger gratuitement les journalistes qui couvrent la politique, ce qui constituerait une «action tangible au soutien des médias d’ici», selon lui.

La lettre a également été transmise au ministre de la Culture, Mathieu Lacombe, ainsi qu’aux députés caquistes, libéraux et solidaires membres du Bureau de l’Assemblée nationale.

Invitée à réagir mardi, l’Assemblée nationale a préféré s’abstenir de tout commentaire. Une quinzaine d’organes de presse louent des bureaux dans l’édifice André-Laurendeau.