Réforme du ministre Dubé dans la santé: les syndicats perplexes

MONTRÉAL — Des syndicats dans la santé sont perplexes devant les informations qui ont coulé au sujet de la réforme que le ministre Christian Dubé doit déposer dans les prochains jours créant son agence Santé Québec.

Le quotidien «La Presse» faisait état, dans son édition de lundi, d’une négociation des conventions collectives qui serait davantage centralisée, d’une gestion du réseau qui serait aussi plus centralisée et de salaires différenciés selon les régions et les quarts de travail.

La CSQ, la FTQ, l’APTS, la FIQ ainsi que la Fédération des médecins spécialistes ont préféré attendre de voir le projet de loi proprement dit avant de commenter.

Plusieurs informations leur semblent «pas claires» et manquent de détails, ont indiqué ces organisations syndicales.

Reste que cette éventuelle réforme constituera «encore un bouleversement du système de santé», alors que «le réseau est épuisé», fait valoir la présidente de la CSN, Caroline Senneville, en entrevue. Elle se demande à voix haute si «le jeu va en valoir la chandelle».

La dirigeante syndicale trouve «difficile à suivre» le raisonnement du gouvernement Legault, qui estime d’un côté que la réforme du ministre libéral Gaétan Barrette a trop centralisé le réseau, et qui, de l’autre côté, veut davantage centraliser la gestion du réseau et la négociation des conventions collectives.

«C’est un peu difficile à suivre, parce que le gouvernement parle des fois de décentralisation, que la réforme Barrette avait centralisé à outrance, puis lui-même, le gouvernement, pose des gestes de centralisation», déplore-t-elle.

Pour ce qui est des salaires différenciés, elle rappelle que ce sont les syndicats eux-mêmes qui ont négocié dans leurs conventions collectives des primes pour les quarts de soir, de nuit, ainsi que des primes d’éloignement. La rémunération tient donc déjà compte des quarts dits défavorables, par exemple.

Pour ce qui est de l’ancienneté, elle note que sa centrale a déjà fusionné des listes d’ancienneté.