Saignée au PLQ: la moitié du caucus libéral choisit de quitter la politique

QUÉBEC — La saignée dans les rangs du caucus du Parti libéral du Québec (PLQ) n’est pas terminée.

Trois autres départs de députés libéraux sont attendus prochainement, et viendront s’ajouter à la dizaine déjà annoncée.

Fait exceptionnel, c’est donc la moitié du caucus libéral, soit 13 élus sur 27, qui aura choisi de quitter la vie politique au terme du présent mandat.

Lundi, Pierre Arcand (Mont-Royal-Outremont) confirmera qu’il ne sera pas candidat. Suivront dans les prochaines semaines les annonces de Carlos Leitao (Robert-Baldwin) et Kathleen Weil (Notre-Dame-de-Grâce), selon les informations obtenues par La Presse Canadienne.

C’est dire que la cheffe, Dominique Anglade, se présentera devant l’électorat au cours de la prochaine campagne électorale entourée d’une équipe en grande partie renouvelée et moins expérimentée.

Et ce n’est pas pour lui déplaire, car le renouvellement de l’équipe faisait partie de son objectif de transformer l’image du parti, tout en se dissociant de l’ère Jean Charest et de l’ère Philippe Couillard.

Les trois départs prévus s’ajouteront à la longue liste des députés libéraux qui ne seront pas sur les rangs lors du prochain scrutin, le 3 octobre.

Ceux qui ont déjà annoncé leur retrait sont Christine St-Pierre (Acadie), Nicole Ménard (Laporte), Hélène David (Marguerite-Bourgeoys), Francine Charbonneau (Mille-Îles), Jean Rousselle (Vimont), David Birnbaum (D’Arcy-McGee), Gaétan Barrette (La Pinière ), Monique Sauvé (Favre), Lise Thériault (Anjou-Louis-Riel) et Paule Robitaille (Bourassa-Sauvé).

Le départ de Pierre Arcand, âgé de 70 ans, ne surprendra personne. Celui de Kathleen Weil, âgée de 68 ans, non plus.

Caution économique et financière du parti, le très respecté ex-ministre des Finances, Carlos Leitao, est le seul que la cheffe a tenté de retenir, selon les informations obtenues. Officiellement, M. Leitao, âgé de 66 ans, est toujours en réflexion. Mais plusieurs sources libérales indiquent que sa décision est prise depuis longtemps. C’est connu qu’en 2014, au moment de se lancer en politique, il s’était engagé pour deux mandats, au maximum. Il en avait même fait la promesse à son épouse.

On raconte en coulisses que la cheffe souhaitait aussi le départ de la députée de Vaudreuil, Marie-Claude Nichols, mais que cette dernière a choisi de poursuivre sa carrière politique.

Au plus bas dans les sondages depuis 2018, délaissé massivement par l’électorat francophone, le PLQ n’est plus présent que dans la région de Montréal et l’Outaouais. Selon le site de projections électorales Qc125, fait à partir de divers sondages, certaines circonscriptions acquises aux libéraux sont désormais menacées, surtout par la Coalition avenir Québec (CAQ) ou, dans certains cas par Québec solidaire (QS).

La victoire des libéraux dans Saint-Henri-Ste-Anne, la circonscription de la cheffe, est loin d’être assurée, selon Qc125, tout comme dans La Pinière, Laporte, Mille-Îles, Hull, Verdun, Vaudreuil, Laval-des-Rapides, Vimont, Anjou-Louis-Riel, et Fabre.

Même constat pour Maurice-Richard, libérale en 2018 avec la victoire de Marie Montpetit, devenue depuis indépendante. La circonscription est désormais convoitée par QS et la CAQ.

En 2018, les libéraux avaient aussi gagné Jean-Talon et Roberval, passées depuis dans le giron de la CAQ, et Chomedey, représentée par Guy Ouellette, devenu indépendant après avoir été exclu du caucus.

Malgré ces temps difficiles, les députés libéraux qui ont décidé de se porter candidats pour un autre mandat sont : Monsef Derraji (Nelligan), Frantz Benjamin (Viau), Enrico Ciccone (Marquette) André Fortin (Pontiac), Gregory Kelley (Jacques-Cartier) , Marwah Rizqy (St-Laurent), Jennifer Maccarone (Westmount-St-Louis ), Isabelle Melançon (Verdun) , Saul Polo (Laval-des Rapides), Filomena Rotiroti (Jeanne-Mance-Viger), Maryse Gaudreault, (Hull) et Marc Tanguay (Lafontaine).