Santé Canada prolonge l’importation de lait maternisé par crainte d’une pénurie

Santé Canada dit se préparer à la possibilité qu’une pénurie d’huile de tournesol puisse aggraver les difficultés d’approvisionnement en préparations de lait pour nourrissons au pays.

L’agence fédérale dit «travailler étroitement avec les fabricants» qui emploient l’huile de tournesol comme ingrédient important dans la production de leur préparation pour nourrissons.

La collaboration inclut notamment l’accélération du processus d’évaluation de tout ingrédient de remplacement afin de s’assurer que le produit respecte toujours les critères de qualité canadiens. Une substitution d’ingrédient de ce type est «considérée comme un changement majeur qui doit faire l’objet d’une évaluation préalable à la mise en marché».

À eux deux, l’Ukraine et la Russie sont à l’origine de la moitié des exportations mondiales d’huile de tournesol, mais depuis l’invasion russe, le régime de Vladimir Poutine a été accusé de bloquer les ports ukrainiens et ainsi d’empêcher la livraison de cet aliment de base.

Parallèlement, Santé Canada indique qu’elle prolongera les importations temporaires de lait maternisé en provenance d’Europe et des États-Unis afin de renflouer la chaîne d’approvisionnement.

La stratégie initiale visant à ouvrir le marché à 20 formules de lait maternisé approuvées pour la consommation en Europe et aux États-Unis devait prendre fin le 30 juin. Dans une déclaration transmise par courriel, Santé Canada confirme que cette politique sera prolongée sans offrir davantage de précisions.

La porte-parole nationale du Conseil canadien du commerce de détail a indiqué que l’organisation avait été informée que la prolongation s’étirerait jusqu’au 30 décembre 2022.

La semaine dernière, l’agence fédérale avait reconnu l’existence d’une pénurie de lait maternisé spécialement conçu pour les bébés aux prises avec des allergies ou certaines conditions de santé.

Un rappel de produit massif annoncé en février a entraîné l’arrêt de la production de l’usine d’Abbott Nutrition, au Michigan, aggravant du même coup la crise d’approvisionnement et la pénurie déjà présente aux États-Unis en raison de la pandémie de COVID-19.

Bien qu’elle ne soit pas aussi grave au nord de la frontière, la pénurie se fait tout de même sentir parmi les membres du Conseil canadien du commerce de détail. Ceux-ci ont dû imposer des limites de quantités dans les commandes en ligne et en magasin afin de répondre à la demande de tous leurs clients.

Dans sa déclaration transmise par courriel, Santé Canada évoque une situation urgente surtout en raison de la nature essentielle de ce produit pour la santé des nourrissons.

L’agence n’exclut d’ailleurs pas la possibilité de prendre de nouvelles mesures si nécessaire pour informer les Canadiens de tout risque lié à l’approvisionnement de cette ressource.

La mesure temporaire pour élargir les importations est entrée en vigueur le 10 mars dans le but de prévenir une pénurie de préparations pour nourrissons. On recommandait notamment à l’Agence canadienne d’inspection des aliments de suspendre l’application des règles sur l’étiquetage pour certains produits des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Irlande et d’Allemagne qui correspondent aux normes de produits canadiens comparables.