Troisième lien: François Legault joue la surprise sur les réseaux sociaux

MONTRÉAL — Éreinté par la défaite électorale de lundi dans Jean-Talon, le premier ministre François Legault a joué la surprise devant les réactions négatives et les quolibets ayant suivi l’annonce inattendue de son désir de consulter la population sur le troisième lien à Québec.

Mardi, au lendemain de l’élection partielle, il a pris tous les observateurs par surprise en ouvrant la porte à un volet autoroutier au troisième lien, affirmant qu’il n’y avait rien d’exclu.

«C’est important de consulter la population puis de ne pas exclure la possibilité d’avoir un troisième lien, qu’il soit un pont, un tunnel pour les camions. Il faut regarder toutes les possibilités», a-t-il soutenu en période de questions au Salon bleu, au lendemain de sa sortie.

S’adressant samedi à la population sur les réseaux sociaux, M. Legault se défend d’avoir cédé à la panique et d’avoir sorti un lapin de son chapeau.

«On a ajouté en avril dernier qu’on allait revisiter cette décision tous les 5 ans. Il n’y a donc rien d’étonnant dans mon ouverture de mardi. On va réfléchir à une autre option, efficace et moins coûteuse», déclare-t-il.

Il ne dit toutefois pas mot sur le projet qu’il prônait au printemps: un troisième lien entre Québec et Lévis, certes, mais qui serait uniquement dédié au transport en commun. Un engagement ferme, avait-il souligné à l’époque.

Pour défendre sa nouvelle sortie, le premier ministre évoque un scénario quasi apocalyptique où «un jour ou l’autre, il va arriver quelque chose» qui provoquera une fermeture du pont Pierre-Laporte, dont il rappelle l’âge vénérable (60 ans), pour une période plus ou moins longue.

«Peut-être seulement dans 10, 20 ans, 30 ans, mais imaginez la paralysie pour toute une région!», illustre M. Legault.

Il a aussi défendu les partisans du troisième lien. «On sait qu’un jour ou l’autre, il faudra bien en construire un [pont]. La volonté des citoyens de notre Capitale-Nationale est donc parfaitement sensée», lance-t-il.

Si le premier ministre conçoit que les électeurs de la grande région de Québec aient pu se sentir trahis par l’abandon du troisième lien autoroutier, au printemps, il réfute le reproche d’avoir été malhonnête dans ce dossier. «Et plusieurs pensent même que je n’ai pas été honnête, ce qui me blesse profondément. J’ai bien des défauts, mais pas celui-là», écrit-il.