Un comité parlementaire remet son rapport sur le mandat de la GRC au premier ministre

OTTAWA — Un comité parlementaire responsable de surveiller les questions de sécurité nationale a soumis son rapport portant sur le mandat de police fédérale de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) au premier ministre.

Le rapport est pour l’instant considéré comme confidentiel, mais une version déclassifiée doit être publiée dans les 30 jours après la reprise des travaux du Parlement.

Le Comité des parlementaires sur la sécurité nationale et le renseignement a amorcé un examen du mandat de la Police fédérale de la GRC en février 2021. L’objectif de cette procédure était d’établir «une connaissance de base de ce mandat vaste et complexe».

En plus d’être la force policière qui a compétence dans une grande partie du Canada rural, sauf au Québec, le mandat de la GRC comprend les dossiers touchant la sécurité nationale, le crime organisé, la protection personnelle du premier ministre et la cybercriminalité.

En mars, la commission d’enquête publique qui s’est penchée sur la tuerie de masse survenue en avril 2020 en Nouvelle-Écosse a demandé au ministre fédéral de la Sécurité publique d’examiner le mandat et de restructurer la GRC.

Les commissaires de l’enquête ont écrit dans leur rapport final que la GRC devrait conserver les tâches appropriées pour une agence de police fédérale, tandis que d’autres responsabilités devraient être réattribuées.

«Cela pourrait impliquer une reconfiguration des services de police au Canada et la mise en œuvre d’une nouvelle approche pour ce qui est du soutien financier fédéral alloué aux services de police provinciaux et municipaux», indique le rapport de la Commission des pertes massives.

Pendant les nombreuses semaines d’audiences, de nombreux témoins sont venus faire état de plusieurs échecs de la GRC pendant la fusillade et après celle-ci.

Le tireur, Gabriel Wortman, a revêtu un uniforme de gendarme pendant sa cavale meurtrière lors de laquelle il a tué 22 personnes, dont une femme enceinte, dans une région rurale de la Nouvelle-Écosse.

La GRC a mis plusieurs heures avant de révéler publiquement que le tireur recherché portait un uniforme de policier, même si elle avait reçu plusieurs informations crédibles allant en ce sens de la part de témoins.

Le tireur est finalement mort lors d’un affrontement avec des agents plus de 13 heures après le début de sa cavale.

La commission d’enquête a permis de mettre en lumière de nombreux problèmes, allant du manque de personnel et de financement des services de police ruraux à une formation déficiente. Le travail de la GRC quant à ses communications a aussi été sévèrement critiqué.

Par ailleurs, il n’y a pas qu’en Nouvelle-Écosse que le travail de la GRC a fait l’objet de discussions.

L’Alberta a récemment décidé de ne pas poursuivre officiellement un plan pour remplacer la GRC par son propre corps de police provincial, mais la ville de Surrey, en Colombie-Britannique, prévoit de le faire.

Des municipalités de partout au pays se sont également plaintes de la hausse du coût des services de police contractuels depuis que le syndicat de la GRC a obtenu des augmentations de salaire du gouvernement fédéral en 2021.

On ne sait pas pour l’heure si le gouvernement fédéral a l’intention d’entreprendre un examen externe de la force de police nationale, qui a célébré ce printemps ses 150 ans d’existence.