Une maison transformée en «porcherie» par les locataires en Nouvelle-Écosse

ANTIGONISH, N.-É. — Huit anciens locataires d’une maison louée à des étudiants en Nouvelle-Écosse devront payer près de 6000 $ en dommages aux propriétaires, dans un dossier que la Cour des petites créances compare au film de 1978 «Animal House».

Dans une décision écrite rendue publique vendredi, l’arbitre Raffi Balmanoukian, après avoir vu la preuve photographique présentée par les demandeurs, qualifie de «porcherie» l’état de la maison d’Antigonish, une ville qui abrite l’Université St. Francis Xavier. Il souligne d’ailleurs que l’avocat des locataires «n’était pas en désaccord» avec cette appréciation.

Dans sa décision, l’arbitre dégage des similitudes avec la comédie du magazine humoristique «National Lampoon» mettant en vedette feu John Belushi. Le film «Animal House», qui met en scène des «fraternités» d’étudiants aux États-Unis, est considéré par plusieurs comme le tout premier «film de collège» américain.

«Il manque peut-être à ce classique un scénario dans lequel le propriétaire et les locataires s’affrontent sur l’état du logement, a écrit l’arbitre des petites créances. Si on avait ajouté une telle scène, je pense que ça aurait ressemblé à ce litige.»

Les propriétaires, Emily et Rick Wilson, ont soutenu que la maison avait été «pratiquement détruite» sur le plan esthétique, avec des dommages au revêtement, aux fenêtres et aux portes, sans compter la «grande quantité d’ordures et de débris» laissés par les locataires.

Les propriétaires ont également déclaré à la Cour des petites créances que le réservoir de la pompe de puisard avait été utilisé comme «poubelle» de canettes et de gobelets pour un bar de fortune au sous-sol, ce qui avait brûlé le moteur.

Les locataires ont fait valoir que si la propriété avait besoin d’être nettoyée et que certains articles avaient été laissés sur place, l’état de la propriété «n’était pas si mauvais» lorsqu’ils sont partis, fin avril 2022. Un seul des huit locataires a témoigné: il a admis sa responsabilité, au nom du groupe, pour le nettoyage de la propriété et pour le revêtement fondu d’un barbecue, mais rien d’autre. En contre-interrogatoire, il a soutenu que les locataires «avaient fait quelques nettoyages rapides» avant de partir et qu’ils avaient gardé la propriété dans un «état raisonnable».

L’arbitre n’a pas été de cet avis: il a accordé au propriétaire 5932,27 $ pour couvrir une partie des frais de nettoyage, d’enlèvement des ordures, de peinture, de plomberie et de réparation du revêtement.

«Si les colocataires estiment qu’ils ont chacun différents niveaux de responsabilité, ce sera à eux de le résoudre, a conclu l’arbitre. J’espère qu’ils en sortiront avec un sens accru de leur propre responsabilité et plus conscients de ce que devrait être leur propre respect de soi.»