Les Alouettes se compliquent de nouveau la vie avec une défaite contre Ottawa

MONTRÉAL — Les Alouettes de Montréal n’aiment pas les choses simples. Elles se sont de nouveau compliqué la tâche en échappant l’important duel contre le Rouge et Noir d’Ottawa 24-18, au grand dam des 21 824 spectateurs, plus grosse foule de la saison au stade Percival-Molson.

Le Rouge et Noir (4-11) a inscrit des points lors de ses trois premières séquences à l’attaque en deuxième demie pour transformer un déficit de huit points à la pause en un gain qui le garde mathématiquement dans la course aux éliminatoires dans l’Est. 

C’est le deuxième touché du match de Caleb Evans qui est venu donner les devants aux visiteurs. Un jeu controversé, le ballon ne traversant pas clairement la ligne des buts, mais un officiel sur le terrain a alloué le touché et rien n’a permis au centre de commande de renverser cette décision.

Les Alouettes (7-8) ont bien tenté de venir coiffer le Rouge et Noir sur leur dernière poussée, mais elle s’est arrêtée sur une passe imprécise vers Eugene Lewis à la ligne de 19 des visiteurs avec quatre secondes à faire.

«On se place toujours dans cette situation où on joue au niveau de notre adversaire, a laissé tomber William Stanback, des propos qui ont rejoint ceux du garde Kristian Matte. On n’aurait pas dû perdre ce match. Chaque rencontre, on doit sortir fort et exécuter les jeux. Nous ne l’avons pas fait ce match-ci. Nous n’avons pas respecté le plan de match et nous n’avons pas joué à un niveau suffisant. C’est frustrant.»

Lewis Ward, avec des bottés de 28, 30 et 25 verges, a complété la marque pour les vainqueurs, qui ont dominé 17-3 au pointage en deuxième demie.

La réplique des Alouettes est venue de Lewis, sur une passe de 15 verges de Harris (30 en 38, 338 verges), mais la transformation de deux points a été ratée. David Côté a réussi quatre placements, le plus long de 25 verges, signe que les Alouettes ont laissé beaucoup de points sur le terrain.

«Nous n’avons pas été en mesure de capitaliser sur les quelques occasions que nous avons obtenues (lundi), a expliqué Harris. (…) Nous devons mieux exécuter ces jeux. On doit être meilleur. Nous ne pouvons pas botter ces bottés courts à tout bout de champ: on doit marquer des touchés.»

«C’est l’exécution (déficiente) qui explique ce manque à gagner, a pour sa part indiqué l’entraîneur-chef Danny Maciocia. On a eu des opportunités tôt dans la rencontre d’aller chercher des points. On n’a pas été capable de le faire.»

C’est le deuxième match d’affilée où l’attaque montréalaise est muselée au retour de la pause. À Edmonton la semaine dernière, c’est la défense qui a procuré les six points marqués sur le retour d’interception de 100 verges de Tyrice Beverette. Cette semaine, seul un placement de 14 verges a permis au préposé au tableau indicateur d’avoir un peu de travail.

«C’est inquiétant, a dit Maciocia. Les choses allaient bien dans les dernières semaines, mais en deuxième demie — même en première demie, avec toutes les occasions ratées — de ne pas être opportunistes nous a coûté cher.»

Une victoire des Alouettes leur aurait permis de faire coup double, soit d’assurer leur participation aux éliminatoires et de garantir un match à domicile, en plus de demeurer à distance de frappe des Argonauts de Toronto, premiers dans l’Est à 9-6. Les deux derniers matchs du calendrier auraient alors servi à déterminer le premier rang dans l’Est. Tout cela est à recommencer.

«C’est très décevant, a admis Maciocia. Je ne crois pas qu’il y ait qui que ce soit dans ce vestiaire qui ne soit pas déçu de notre performance. Je ne pense pas que l’équipe qu’on a connue au cours des dernières semaines se soit présentée (lundi).»

Pickett en veut aux arbitres

Le secondeur Adarius Pickett n’a pas mâché ses mots après la rencontre, jetant le blâme sur les officiels pour ce revers.

Pickett était particulièrement aigri de la pénalité pour rudesse excessive imposée à Micah Awe sur un plaqué casque contre casque à l’endroit du receveur du Rouge et Noir Jaelon Acklin. Acklin a poursuivi son chemin et quelques verges plus loin, Pickett lui a servi un sévère plaqué de l’épaule, mais à la tête.

Acklin a perdu le ballon sur le jeu. Récupéré par Beverette, il a été ramené profondément en territoire ottavien. Mais les officiels ont très tardivement lancé un mouchoir pour signaler une pénalité sur le premier plaqué, celui d’Awe.

«C’est un jeu qui change l’allure du match. C’est un plaqué ‘propre’ que j’ai fait. Comme j’ai dit à l’arbitre: si Acklin échappe à ce plaqué, il va marquer un touché, a affirmé Pickett. S’il marque, ils ne rappellent pas le jeu. Les arbitres n’ont jamais sifflé (sur le plaqué d’Awe), alors j’ai continué de jouer et fait perdre le ballon (à Acklin).

«Les arbitres nous ont enlevé le match d’entre nos mains. Ils ont raté le bateau aussi sur le jeu de Patrick Levels contre Jake Wieneke à la fin du match: c’est une obstruction contre la passe et rien n’a été appelé. (…) C’est du bien mauvais boulot.»

Ces propos devraient valoir une amende salée à Pickett. Maciocia a — sagement — choisi de ne pas commenter.

Saison terminée pour Jamieson et White?

En plus de la rencontre, les Alouettes ont possiblement perdu les services du centre Sean Jamieson et du receveur Reggie White fils pour une longue période. Jamieson a été touché au genou gauche, sur lequel il ne pouvait mettre de poids quand il a été aidé de deux coéquipiers pour quitter le terrain. White se déplaçait quant à lui en béquilles après le match.

«Ça ne regarde pas bien pour les deux», a simplement déclaré Maciocia.

Quant au porteur de ballon Stanback, qui effectuait un retour au jeu après une absence de 13 rencontres, son utilisation a été limitée, comme on pouvait s’y attendre. On lui a remis le ballon huit fois et il a amassé 20 verges.