LPHF: Montréal bat New York 5-2 et participera aux séries éliminatoires

MONTRÉAL — Il y aura du hockey des séries éliminatoires à Montréal ce printemps, grâce à l’équipe de la Ligue professionnelle de hockey féminin. Et Catherine Dubois n’a pas manqué de le souligner dans un moment de candeur pour le moins inattendu.

L’équipe de Montréal a assuré sa qualification grâce à une victoire de 5-2 contre la formation de New York, devant une salle comble de 3232 spectateurs, mercredi soir à l’Auditorium de Verdun.

Kristin O’Neill (1-1) et Erin Ambrose (0-2) ont dirigé l’offensive montréalaise avec deux points chacun.

Catherine Daoust, en première période, Dubois et Laura Stacey ont également déjoué Corinne Schroeder, qui a réalisé 20 arrêts.

Mélodie Daoust a ajouté un dernier but dans un filet désert, avec 83 secondes au cadran. 

En point de presse après la rencontre, assise aux côtés d’O’Neill, Dubois a exprimé sa fébrilité à l’idée de vivre les séries éliminatoires à Montréal.

«Juste en saison régulière, je crois que c’est incroyable de jouer ici devant les fans, parce qu’on a vraiment les meilleurs fans. En séries, tout peut arriver. Juste avoir l’encouragement de la foule, ça peut juste nous faire monter encore plus haut», a-t-elle d’abord mentionné.

«Puis, ça va être incroyable de vivre ça à Montréal, et je suis contente que, au moins, vu que les gars ne le donnent pas aux partisans, nous on peut le faire!», a lancé Dubois, provoquant les rires généralisés dans la salle de conférence de presse.

«Coupe ça! Coupe ça! Ils ne vont jamais me ramener ici!», a-t-elle ajouté, en riant.

Ella Shelton et la Québécoise Alexandra Labelle ont été les buteuses de New York contre Ann-Renée Desbiens, qui a fait face à 33 tirs.

Desbiens a offert une solide performance, mais après le match, elle a tenu à souligner le travail de ses coéquipières, qui ont bloqué 21 tirs.

«Je me suis assurée de dire 21 fois merci. On l’a célébré dans le vestiaire après. C’est quelque chose sur quoi on voulait mettre l’emphase, surtout avec les séries qui s’en viennent. Je sais que ça fait mal, je sais que ce n’est pas facile. Le fait qu’elles sacrifient leur corps pour bloquer des lancers pour notre équipe, ça en dit long et ça va être payant en séries aussi.»

Après ce dernier match local en saison régulière, la directrice générale Danièle Sauvageau, l’entraîneuse-chef Kori Cheverie et la capitaine Marie-Philip Poulin ont tour à tour pris le micro au centre de la patinoire, entourées des autres joueuses de l’équipe pour remercier les partisans.

«On vous a choisis, vous nous avez choisies. Salles combles à tous les soirs. Merci d’être là. On va revenir», a déclaré Sauvageau.

Acclamée au moment où elle a pris le micro, Cheverie a enchaîné, et elle s’est exprimée dans la langue de Molière. Cette initiative lui a valu des applaudissements encore plus chaleureux.

«Merci tout le monde. Très bon! On se revoit pour les séries. Merci pour aujourd’hui et toute la saison. Merci beaucoup.»

Puis, ce fut au tour de Poulin de dire merci aux spectateurs.

«Qu’est-ce qu’on vit à Montréal, c’est magique. Que vous soyez ici tous les soirs, ça nous donne de l’énergie. Merci, on vous aime.»

Avec sa victoire, Montréal (9-3-5-5) totalise 38 points, le même nombre que Toronto, qui a cependant joué un match de moins. De son côté, New York a été officiellement exclu des séries éliminatoires.

Montréal affrontera Ottawa samedi après-midi puis jouera à Boston le 4 mai.

Desbiens fumante

Il est clair que les porte-couleurs de New York étaient pleinement conscientes qu’elles luttaient pour leur survie, car elles ont bataillé avec l’énergie du désespoir pendant les 20 premières minutes de jeu.

Elles ont forcé le jeu et leur travail leur a permis de bénéficier de trois supériorités numériques, grâce auxquelles elles ont largement dominé au chapitre des tirs au but, 14-6.

Et ce total n’inclut pas les six tirs bloqués par autant de joueuses de Montréal.

Mais au tableau indicateur, c’est Montréal qui détenait une fragile avance de 1-0 surtout parce que Desbiens a multiplié les arrêts spectaculaires.

«Elle est la Ann-Renée Desbiens à qui nous avons fait signer un contrat, et c’est pour ça qu’elle ici, dans ces moments où nous avons besoin que notre gardienne de but élève son jeu, et c’est ce qu’elle a fait», a déclaré Cheverie.

Le seul but de la période a été le résultat d’un tir totalement inoffensif de Daoust, avec un peu moins de sept minutes à jouer.

En voulant se servir de la baie vitrée pour refouler le disque profondément en zone adverse, Daoust a plutôt vu son tir bifurquer bizarrement jusque dans le filet, que Schroeder avait machinalement abandonné pour stopper la rondelle derrière son but.

«Je lui ai dit ‘Nous en avions besoin’ parce que j’avais le sentiment que New York avait tout le momentum. Ça ne pouvait pas arriver à un meilleur moment», a décrit Cheverie.

Les Montréalaises ont rectifié le tir au deuxième vingt. Elles ont été beaucoup plus incisives en attaque au point de dépasser leurs rivales au chapitre des tirs au but et d’inscrire trois buts en un peu plus de cinq minutes.

O’Neill a d’abord sauté sur le retour de son propre tir pour porter le score à 2-0, lors d’un avantage numérique, à 9:10. Dubois a enchaîné quelque trois minutes plus tard et Stacey a complété la pétarade à 14:46 lors d’une autre supériorité numérique.

Shelton a cependant gâché une petite partie du plaisir que pouvaient ressentir les partisans montréalais en marquant sur une échappée, avec 12,2 secondes à jouer à la période médiane.

La formation new-yorkaise a tout tenté pour revenir dans le match en troisième période, allant même jusqu’à retirer Schroeder au profit d’une sixième attaquante pendant une punition à Mariah Keopple, avec plus de 15 minutes à jouer.

La brigade défensive montréalaise a tenu le coup.