Vernon Adams fils est serein à son retour à Montréal dans un autre uniforme

MONTRÉAL — Ce n’est pas avec l’esprit revanchard que Vernon Adams fils s’amène à Montréal pour le match que les Lions de la Colombie-Britannique disputeront aux Alouettes, vendredi, au stade Percival-Molson.

Celui qui était devenu le no 2 de l’organisation dès le deuxième quart du deuxième match de la saison, après qu’on l’ait pourtant clairement identifié comme le quart no 1 des Alouettes (4-7) au camp, s’amène ici sans ressentiment envers le club montréalais ou ses anciens coéquipiers.

«C’est certain que je veux obtenir la victoire, aider l’équipe à accomplir cela, a-t-il dit jeudi, alors que les Lions (8-2) venaient de déposer leurs valises dans un hôtel du centre-ville. Mais je n’ai aucun ressentiment envers les gars dans ce vestiaire.

«Il y a un peu de nervosité, un peu de tout, a-t-il ajouté au sujet de la rencontre de vendredi. C’est ici que j’ai amorcé ma carrière. C’est extraordinaire et bizarre à la fois. Mais au final, on est ici pour récolter la victoire.»

L’entraîneur-chef Rick Campbell l’a inscrit comme substitut à Antonio Pipkin dans sa formation en vue de la rencontre prévue à 19h30. Mais Adams verra de l’action.

«Ils m’ont dit qu’ils prévoyaient me faire jouer, de me tenir prêt. Ils ne veulent pas mettre l’équipe ou moi-même dans une mauvaise position. Mais je suis prêt.»

Prêt, mais pas complètement, a admis le footballeur de 29 ans, qui n’a eu que quatre entraînements pour se familiariser avec son nouveau cahier de jeux.

«Je ne suis pas à 100 % confiant dans ce système, mais je dirais au-delà de 80 %. Les autres quarts ont fait tout un travail pour m’aider à apprendre le cahier de jeux. Je vais continuer de travailler.»

Retour dans le temps

Rien ne semblait destiner Adams à prendre la route de Vancouver. C’était un secret de polichinelle que son temps était compté à Montréal à la suite de sa rétrogradation, mais avec Nathan Rourke qui connaissait une saison digne d’un titre de joueur par excellence, les Lions n’alimentaient pas beaucoup les rumeurs concernant Adams.

Puis, c’est la catastrophe: Rourke a subi une blessure au pied il y a quelques semaines. L’intervention chirurgicale devrait le tenir à l’écart pour le reste de la saison. Comble de malheur, les Lions ont perdu Michael O’Connor, son substitut, la semaine suivante.

Les Lions ont alors cédé un choix de premier tour au prochain repêchage aux Alouettes afin de mettre la main sur Adams.

«La boucle est bouclée: j’étais sur leur liste de négos, ils m’ont échangé (aux Alouettes) contre un choix de premier tour; sept ans plus tard, ils ont retourné le choix de premier tour à Montréal pour obtenir mes services», a raconté Adams, qui sait pertinemment que les prochaines semaines seront cruciales pour la suite de sa carrière.

«Oui, ces huit dernières parties et les éliminatoires seront importantes pour prouver que je peux de nouveau être un partant dans cette ligue. Je vais faire de mon mieux pour qu’on obtienne des victoires. Un match à la fois.»

Confiance

Même si dans les faits, l’attaque des Lions s’amène à Montréal avec ses quarts nos 3 et 4, l’équipe est confiante.

«C’est un gros morceau qu’on a perdu, mais j’ai extrêmement confiance en le reste de l’attaque, a assuré l’ex-Alouette David Ménard. Notre jeu au sol est bon, on a confiance en (James) Butler, c’est un excellent demi. Notre jeu aérien est bon. C’est certain les quarts qui sont avec nous cette semaine ne sont pas Nathan, mais de ce qu’on a vu à l’entraînement, ça allait très bien. Je ne suis pas inquiet.»

«Ce sera le défi pour le reste de la saison, a pour sa part indiqué Mathieu Betts. Mais je ne me rappelle pas d’une saison dans la LCF depuis que je suis la ligue où un quart a joué la saison complète. Nathan a connu une saison exceptionnelle, qu’il revienne au jeu ou pas. Mais maintenant, c’est au prochain à faire le boulot, qu’il soit Antonio Pipkin, Vernon Adams ou Michael O’Connor. Ce n’est pas un joueur qui fait gagner une équipe; à nous de faire notre travail.»

S’ils veulent l’emporter, les Alouettes devront d’ailleurs avoir à l’oeil les deux joueurs de ligne défensive québécois. Betts mène les Lions avec sept sacs, tandis que Ménard, utilisé en rotation avec son compatriote, en compte quatre.

«J’espère bien en réussir un ou deux demain, a admis Ménard. C’est toujours l’objectif.»