Horseshoe Beach balayé par Idalia montre le fossé des richesses en Floride

HORSESHOE BEACH, Fla. — Horseshoe Beach, ce village éloigné au bord de mer connu sous le nom de «Florida’s Last Frontier» a subi une grande partie des coups de l’ouragan Idalia lorsqu’il a frappé la côte ouest de le la Floride en tant que tempête de catégorie 3 la semaine dernière.

Les dégâts laissés dans le village de pêcheurs de Horseshoe Beach révèlent le fossé qui sépare les mieux nantis et les démunis, car les habitants à court d’argent pourraient être contraints de quitter cette communauté pittoresque et isolée le long du littoral de la Floride.

Alors que les équipes d’urgence travaillent toujours pour rétablir l’électricité et fournir des logements temporaires, les habitants craignent que ceux qui n’ont pas les moyens de se payer une assurance aient du mal à reconstruire leurs maisons qui doivent être conformes aux codes du bâtiment modernes et plus coûteux. Les résidents de longue date partagent, à des degrés divers, un optimisme quant au fait que le charme et les affaires reviendront dans ce village tranquille de moins de 200 habitants.

Horseshoe Beach a largement échappé aux pires tempêtes précédentes qui ont frappé l’État, mais Idalia a débarqué avec des vents de 200 km/h et une onde de tempête qui a rasé certaines maisons et en a fait tomber d’autres de leurs fondations et dans les fossés.

Lorsqu’on lui a demandé dimanche lors d’une conférence de presse si le changement climatique était à l’origine de la violence d’Idalia, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a déclaré que d’autres ouragans plus puissants avaient frappé l’État des décennies plus tôt. Les climatologues ont affirmé que les eaux plus du Gulf Stream réchauffées par le changement climatique ont contribué à l’intensification rapide d’Idalia.

«L’idée selon laquelle les ouragans sont quelque chose de nouveau est tout simplement fausse, a soutenu M. DeSantis, candidat à l’investiture présidentielle des républicains en 2024. L’idée que si nous adoptons des politiques de gauche au niveau fédéral, nous n’aurons plus d’ouragans est un mensonge».

La plupart des habitants de Horseshoe Beach n’ont pas les moyens de s’assurer, selon Jimmy Butler, un agent immobilier qui exerce ses activités dans le village depuis 2000. Il a prédit que les débris pourraient être enlevés dans quelques mois, mais qu’un retour à la normale prendrait des années.

Idalia est «la pire chose» que Horseshoe Beach ait jamais eu à gérer, a déclaré M. Butler.

Les codes du bâtiment modernes exigent que les maisons soient élevées à certaines hauteurs pour se protéger des tempêtes, et le levage d’une maison peut coûter des dizaines de milliers de dollars. Selon Tina Brotherton, 88 ans, qui habite Horseshoe Beach depuis 1978, cela a amené «un type de personnes différent» avec «plus d’argent» et des maisons plus chères.

Aujourd’hui, l’hôtel, dont elle est propriétaire depuis 52 ans, a été détruit dans le passage d’Idalia et sa maison aussi. Elle n’avait pas d’assurance contre les inondations, car ses bâtiments bas rendaient le coût trop élevé.

«Ce n’est plus un village de pêcheurs», déplore-t-elle en fouillant les décombres à la recherche d’un tabouret ayant appartenu à sa mère. Nous sommes envahis de voiturettes de golf, de VTT et de bateaux pneumatiques.»

Mme Brotherton n’a pas l’intention de quitter la communauté et prévoit de rester à proximité, vivant avec son fils à environ huit kilomètres à l’intérieur des terres.

Le tourisme à Horseshoe Beach est alimenté par les visiteurs les plus aventureux, attirés par sa beauté naturelle plutôt que par les développements commerciaux massifs que l’on trouve dans de nombreuses autres destinations tropicales. Les bateaux de pêche et les crevettiers sont un moteur économique, et de nombreux habitants sont des travailleurs vivant dans de modestes caravanes ou des retraités dans des maisons tranquilles.

– Avec la collaboration de Daniel Kozin, Michael Schneider et Brendan Farrington de l’Associated Press.