Kamala Harris visitera une clinique du Minnesota qui pratique des avortements

WASHINGTON — La vice-présidente des États-Unis Kamala Harris prévoit de visiter jeudi une clinique du Minnesota qui pratique des avortements et fournit d’autres soins reproductifs, alors que les démocrates tentent de faire du recul du droit à l’avortement un enjeu électoral dans le but de mener à la réélection du président Joe Biden en novembre.

Ce sera la première fois qu’un président ou un vice-président se rendra dans une clinique de santé reproductive, selon le bureau de Mme Harris.

Sa visite dans la région de Minneapolis-St. Paul fait partie d’une tournée nationale qu’elle a commencée en janvier pour attirer l’attention sur les conséquences après que la majorité conservatrice de la Cour suprême des États-Unis a annulé en 2022 Roe c. Wade, la décision historique qui a légalisé l’avortement dans tout le pays. La décision a permis aux États dirigés par les Républicains de promulguer des limitations ou des interdictions de la procédure.

Kamala Harris, la première femme élue vice-présidente aux États-Unis, a été la voix la plus forte de l’administration démocrate condamnant la décision du tribunal, arguant que le gouvernement n’a pas le droit de dire à une femme ce qu’elle peut faire de son corps. Alors que Joe Biden s’est engagé à être le président qui rétablit les protections de Roe, il a tendance à parler du «droit de choisir» au lieu de parler d’«avortement».

Le droit à l’avortement s’est révélé être un enjeu majeur qui mène les électeurs aux urnes et interpelle les démocrates depuis que la Cour suprême a mis fin au droit constitutionnel à cette procédure il y a près de deux ans. La question pourrait être cruciale dans la course à la présidentielle cette année.

Au Minnesota, la vice-présidente prévoit de visiter un centre de santé pendant les heures d’ouverture. Son bureau a refusé d’identifier l’établissement avant son arrivée, invoquant des raisons de sécurité. Le centre propose une gamme de services, notamment des services d’avortement, de régulation des naissances et des soins de prévention.

Mme Harris devait visiter l’établissement, parler avec le personnel et être informée de la manière dont le Minnesota a été affecté par l’interdiction de l’avortement dans les États voisins. Son bureau a déclaré qu’elle parlerait de la façon dont l’administration Biden a travaillé pour protéger les droits reproductifs.

Il n’y a aucune restriction sur l’avortement à aucun stade de la grossesse au Minnesota. Biden a remporté l’État par 7 points de pourcentage en 2020, contre le président de l’époque, Donald Trump, un républicain.

Joe Biden et Donald Trump ont désormais chacun gagné suffisamment de délégués pour être considérés comme les candidats présumés de leur parti à la présidence, organisant ainsi une revanche en novembre.

M. Biden et d’autres démocrates ont souligné les commentaires de Donald Trump dans lesquels l’ancien président s’attribue le mérite d’avoir présidé à la fin de Roe. 

Donald Trump a nommé trois juges conservateurs à la plus haute instance judiciaire des États-Unis, faisant pencher la balance idéologique en faveur de l’élimination du droit constitutionnel d’une femme de mettre fin à une grossesse avec sa décision de 2022 dans l’affaire Dobbs contre Jackson Women’s Health Organization.

Depuis, les démocrates se sont sentis encouragés par les victoires électorales de 2022 et 2023, lorsque l’accès à l’avortement figurait sur le bulletin de vote. Et dans son discours sur l’état de l’Union la semaine dernière, Joe Biden a promis qu’ils gagneront «à nouveau en 2024».

Au Minnesota, le gouverneur Tim Walz a inscrit le droit à l’avortement et à d’autres soins de santé reproductive dans la loi de l’État en janvier 2023 lorsqu’il a signé un projet de loi visant à garantir que les protections existantes de l’État restent en place, peu importe qui siègera dans les futurs tribunaux.

L’avortement est actuellement illégal dans plus d’une douzaine d’États, y compris les voisins du Minnesota, le Dakota du Nord et le Dakota du Sud. Le Minnesota a connu une vague de patientes qui vient dans l’État pour avorter en raison de restrictions ailleurs.