L’envoi de troupes occidentales en Ukraine n’est pas «exclu», dit Emmanuel Macron

PARIS — Le président français Emmanuel Macron a déclaré lundi que l’envoi de troupes occidentales sur le terrain en Ukraine n’était pas «exclu» à l’avenir.

M. Macron a pris la parole après une réunion sur l’Ukraine à Paris qui a réuni plus de 20 chefs d’État et de gouvernement européens ainsi que d’autres responsables occidentaux à Paris.

«Il n’y a pas de consensus aujourd’hui pour envoyer de manière officielle des troupes sur le terrain. Mais en termes de dynamique, rien n’est à exclure», a avancé le chef de l’État français.

M. Macron a refusé de fournir des détails sur les pays envisageant d’envoyer des troupes.

Il a ajouté que «nous ferons tout ce qui est nécessaire pour que la Russie ne puisse pas gagner la guerre».

Emmanuel Macron avait déjà enjoint lundi ses collègues dirigeants européens à assurer leur sécurité collective en apportant un soutien indéfectible à l’Ukraine face aux offensives russes plus sévères sur le champ de bataille ces derniers mois.

«Nous sommes en train d’assurer notre sécurité collective, pour aujourd’hui et pour demain», a lancé M. Macron alors qu’il recevait 20 chefs d’État et de gouvernement européens et d’autres responsables occidentaux à Paris dans une démonstration d’unité pour l’Ukraine, alors que l’invasion russe à grande échelle passe à une troisième année.

«La Russie ne peut et ne doit pas gagner cette guerre», a martelé M. Macron lors de la réunion au palais présidentiel, à laquelle participaient le chancelier allemand Olaf Scholz et le président polonais Andrzej Duda ainsi que les dirigeants des pays baltes.

«Ces derniers mois particulièrement, nous avons vu la Russie devenir plus dure, a noté M. Macron. Nous savons également que la Russie prépare de nouvelles attaques, notamment pour choquer l’opinion publique ukrainienne.»

Anticiper un possible expansionnisme russe

Emmanuel Macron a évoqué la nécessité de renforcer la sécurité pour éviter toute attaque russe contre d’autres pays à l’avenir. L’Estonie, la Lituanie et la Lettonie, ainsi que la Pologne, bien plus vaste, ont été considérées comme des cibles possibles du futur expansionnisme russe. Les quatre pays sont de fervents partisans de l’Ukraine.

Le ministre estonien des Affaires étrangères a déclaré plus tôt ce mois-ci que l’OTAN disposait d’environ trois ou quatre ans pour renforcer ses défenses.

Dans un discours vidéo, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé les dirigeants réunis à Paris à «veiller à ce que Poutine ne puisse pas détruire les acquis et ne puisse pas étendre son agression à d’autres nations».

Un haut responsable français a révélé que la conférence ne visait pas à prendre de nouveaux engagements en termes de livraisons d’armes et d’aide financière, mais plutôt à mieux coordonner le soutien à Kyiv et à garantir que les promesses d’aide soient tenues. Le responsable s’est exprimé sous couvert d’anonymat pour discuter des détails et des objectifs de la conférence.

Les États-Unis étaient représentés à la réunion de Paris par leur plus haut diplomate en l’Europe, James O’Brien, et le Royaume-Uni par le ministre des Affaires étrangères David Cameron.

Les pays européens craignent que les États-Unis réduisent leur soutien alors que l’aide à Kyiv vacille au Congrès. Ils craignent également que l’ancien président américain Donald Trump revienne à la Maison-Blanche et change le cours de la politique américaine sur le continent.

La conférence de Paris intervient après que la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni ont récemment signé des accords bilatéraux de 10 ans avec l’Ukraine, envoyant un signal fort de soutien à long terme alors que Kyiv s’efforce de renforcer le soutien occidental.

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Le rédacteur de l’Associated Press, John Leicester, a contribué à ce rapport.