Huit ans de prison pour un enseignant montréalais qui a agressé cinq jeunes élèves

MONTRÉAL — Un enseignant et entraîneur de basket-ball dans des écoles primaires de Montréal-Nord a été condamné à huit ans de prison pour avoir agressé sexuellement cinq jeunes filles, sur une période de près de cinq ans.

L’accusé a enseigné dans deux écoles différentes de l’arrondissement de Montréal-Nord. La preuve a démontré qu’il avait utilisé son influence en tant qu’enseignant et entraîneur de basket-ball pour leurrer et exploiter ses jeunes victimes.

En prononçant la peine dans une salle d’audience de Montréal, la juge Mélanie Hébert, de la Cour du Québec, a souligné que Dominic Blanchette était en position d’autorité et de confiance lorsqu’il a agressé ses victimes, dont certaines n’avaient que 10 anslorsque les abus ont commencé. 

«Le fait que les infractions se produisent de façon répétée, sur une période totale approximative d’un peu moins de 5 ans, et impliquent cinq victimes différentes démontre que les gestes posés par Blanchette ne sont pas isolés ou ne résultent pas d’un simple manque de jugement dans une situation particulière», peut-on lire dans le jugement de la Cour. 

La juge Hébert a rappelé que l’accusé, aujourd’hui âgé de 29 ans, était conscient des conséquences de ces agressions commises entre septembre 2017 et mai 2022, notamment. Elle a souligné qu’en répétant les mêmes actes à de multiples reprises avec cinq victimes différentes, Blanchette n’a pu ignorer la nature criminelle de ses actes.

Blanchette avait plaidé coupable en mars sur huit chefs d’accusation, soit six chefs de contacts sexuels, un chef de possession de pornographie juvénile, un chef de leurre d’enfants et un chef d’exploitation sexuelle.

Il a plaidé coupable de contacts sexuels avec quatre filles et a été reconnu coupable du même chef d’accusation impliquant une cinquième victime, après avoir admis que la Couronne disposait de preuves suffisantes pour le condamner.

La juge Hébert a statué que le plaidoyer de culpabilité de Blanchette – qui, selon elle, a évité à ses jeunes victimes d’avoir à témoigner devant le tribunal – et sa propre histoire en tant que victime d’abus sexuels étaient des facteurs atténuants dans sa décision sur la peine. Elle a cependant ajouté que l’accusé méritait une peine de huit ans de prison, car il existait un risque supérieur à la moyenne qu’il récidive, même s’il a suivi un programme de thérapie.

«Le fait que Blanchette abuse de sa position d’autorité, du lien de confiance qu’il a avec les victimes et qu’il utilise la manipulation sont également des circonstances qui augmentent sa responsabilité», peut-on lire dans le jugement.

Dans les déclarations des victimes lues lors d’une audience, l’une des filles, qui a été maltraitée entre 12 et 15 ans, a déclaré au tribunal qu’elle avait honte et qu’elle ne s’aimait plus. Une autre, qui avait 10 ans lorsque les abus ont commencé, a dit qu’elle avait tenté de se suicider à plusieurs reprises.

Assis dans le banc des accusés, Blanchette n’a pas regardé la juge qui lisait les détails de sa peine. À la place, il regardait vers le sol et sur le côté.

Le ministère public avait suggéré au tribunal une peine cumulative totale de huit ans de prison, ce que la juge Hébert a accepté. La défense avait suggéré une peine de trois ans et huit mois de prison et une probation de trois ans.

Compte tenu du temps déjà purgé, la peine restante de Blanchette est d’environ six ans et quatre mois de prison. Il devra également s’inscrire comme délinquant sexuel pendant 20 ans après la fin de sa peine, a tranché la juge Hébert.

À sa sortie de la salle d’audience, mardi, la procureure Annabelle Sheppard a rappelé que les victimes «avaient toutes été très affectées» par les agressions. «Et comme l’a mentionné la juge, ce sont des crimes qui ont non seulement un impact immédiat, mais à long terme également», a-t-elle dit.

Mme Sheppard a déclaré aux journalistes que la décision du tribunal envoie le message que tout crime de violence sexuelle contre des enfants sera sévèrement puni. Des peines comme celle de Blanchette servent à dénoncer et à dissuader les crimes de violence sexuelle contre les enfants, mais elles ne peuvent pas guérir les victimes, a-t-elle ajouté. 

Elle a souligné que, malheureusement, aucune peine imposée ne pourra jamais réparer le mal qui a été causé. Elle a reconnu que ce sont des événements qui resteront avec les victimes tout au long de leur vie que peu importe la peine imposée, elles devront vivre avec cette douleur.