Keolis: des chauffeurs d’autobus obtiennent 26 % d’augmentation la première année

MONTRÉAL — Des chauffeurs d’autobus à l’emploi de Keolis Canada viennent de signer leur nouvelle convention collective, qui prévoit notamment une augmentation de salaire de 26 % en moyenne dès la première année, rapporte leur syndicat.

Ils sont 145 à l’emploi du transporteur Keolis à Terrebonne, dans Lanaudière, membres d’une section locale du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) affilié à la FTQ. Ils font du transport de personnes à partir de Mascouche, Terrebonne, La Plaine et vers les lignes de métro à Montréal et à Laval.

Le contrat de travail est d’une durée de neuf ans, soit du 1er janvier 2023 au 31 décembre 2031.

Le SCFP rapporte avoir réussi à négocier une augmentation moyenne de 26 % pour la première année, suivie de l’équivalent de l’Indice des prix à la consommation (IPC) pour les années suivantes.

Il s’agit d’une augmentation moyenne, car l’augmentation est plus importante pour les plus bas salariés et moindre pour les plus élevés, comme mesure d’attraction, a rapporté en entrevue Dominic Aubry, conseiller syndical au SCFP.

«Par la démarche qu’on a faite, par la négociation qu’on a faite, on s’assure de donner un pouvoir d’achat qui est raisonnable dès la première année de contrat, dès maintenant, à la signature. On applique toutes les augmentations, puis ensuite, on fait suivre l’Indice des prix à la consommation sur l’augmentation. Donc on maintient notre pouvoir d’achat» a expliqué M. Aubry.

Avant les augmentations qui viennent d’être négociées, les salaires variaient de 19,81 $ à 24,19 $ l’heure, note-t-il.

M. Aubry croit qu’il s’agit donc d’une «mise à niveau» de leur rémunération, tout en étant «un très bon résultat».

De son côté, la direction a confirmé l’entente, sans en préciser les chiffres. «Keolis Canada a toujours la volonté de faire progresser la situation de ses équipes tout en s’assurant de pouvoir offrir un service de haute qualité tout en demeurant économiquement compétitif. La nouvelle convention collective entérinée reflète cette vision», a-t-elle fait savoir.

M. Aubry souligne d’ailleurs qu’il n’y a «pas eu de chicane» ni de conflit, que l’employeur était conscient des difficultés de recrutement et de rétention.

La direction souligne quant à elle que le recrutement de personnel est un défi pour l’ensemble des entreprises de transport. «Le taux de roulement actuel est comparable à d’autres transporteurs dans l’industrie. Le marché de l’emploi dans le domaine du transport collectif est très compétitif, tant pour les petites, moyennes et grandes entreprises, qu’elles soient privées ou publiques. La rareté de la main-d’œuvre touche tous les secteurs de l’industrie du transport collectif.» 

Ces syndiqués de Keolis à Terrebonne s’étaient dotés d’un mandat de moyens de pression pouvant aller jusqu’à la grève, mais ils n’ont pas eu à l’exercer. Ils ont d’ailleurs voté à 81 % en faveur de l’entente, obtenue après deux semaines de négociations intensives.

Le syndicat se dit aussi satisfait d’avoir pu négocier des améliorations à l’aménagement des horaires de travail.