Québec agit pour ouvrir l’accès aux programmes de techniques en travail social

MONTRÉAL — Une semaine après la sortie de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (OTSTCFQ) qui réclamait d’élargir les cohortes dans les programmes de formation en «T.S.», le gouvernement est passé à l’action, mais au niveau collégial.

Lors de la période de questions, mardi après-midi, le premier ministre François Legault a répondu à une question du chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, lui demandant d’ouvrir les portes des programmes à plus d’étudiants.

D’après les données fournies par l’OTSTCFQ, les universités reçoivent environ 5000 demandes d’admission par année alors qu’elles n’ont les ressources que pour accepter 800 étudiants.

M. Legault a répondu au chef de la deuxième opposition qu’il s’agissait d’«une suggestion constructive». Il a alors promis de demander à la ministre de l’Enseignement supérieur de «voir si c’est un problème».

Ajoutant ensuite qu’il ne croyait pas qu’il s’agissait d’un problème, il a tout de même assuré que si «c’est un problème, le nombre de personnes admises pour des formations qui mènent à des postes affichés, mais non comblés, on va s’assurer que ce soit réglé».

D’après le président de l’ordre, Pierre-Paul Malenfant, il manque actuellement environ 1500 travailleurs sociaux dans le réseau de la santé.

En début de soirée, mardi, la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Pascale Déry, a confirmé à La Presse Canadienne avoir d’abord agi pour élargir les cohortes dans les programmes techniques offerts dans les cégeps de la région de Montréal et de Victoriaville.

«S’il y a d’autres cégeps avec lesquels on peut augmenter les cohortes, on va le faire, ça c’est clair. On suit cette situation-là de près parce qu’on sait très bien qu’il y a un besoin important», a-t-elle reconnu en ajoutant que des travaux se poursuivent aussi pour trouver une voie aux bacheliers en psychologie qui ne sont pas admis au doctorat.

Pour le moment, il n’y a cependant pas d’annonce concernant les cohortes dans les programmes universitaires.

«On travaille de très près avec les universités pour voir de quelle manière on peut faire augmenter les cohortes pour le “bac”, a-t-elle répondu. On est préoccupé, ce sont des enjeux qui sont sur ma liste prioritaire.»

L’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec s’inquiète de la pénurie de main-d’œuvre qui frappe aussi le champ d’expertise de ses membres.

Elle a interpellé directement la ministre Déry, la semaine dernière, à l’occasion de la semaine des travailleuses sociales et travailleurs sociaux qui a pris fin samedi. L’ordre demandait un financement bonifié des institutions universitaires afin de leur permettre d’ajouter les ressources et l’espace nécessaires pour former plus de professionnels.

Pour le président de l’OTSTCFQ, il s’agit d’abord et avant tout d’un enjeu de services rendus à la population, surtout en cette période où les besoins de soutien en matière de santé mentale sont criants.

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