La gardienne Elaine Chuli rend hommage à Montréal grâce à son nouveau masque

MONTRÉAL — Elaine Chuli a vu le jour dans la petite municipalité de Waterford, à une centaine de kilomètres de Toronto et elle avoue qu’elle garde un penchant pour les Maple Leafs. Mais maintenant qu’elle évolue avec l’équipe de Montréal dans la Ligue professionnelle de hockey féminin, la gardienne de but a fait des efforts concrets pour afficher son attachement à son nouvel environnement.

C’est grâce à un outil de travail qui lui est indispensable — son masque — qu’elle a réussi à rendre hommage à deux des plus grands gardiens de l’histoire du Canadien de Montréal, mais aussi à illustrer des pans de l’architecture de sa ville d’adoption.

En attendant de pouvoir l’étrenner lors d’un prochain match, Chuli a fièrement montré son nouveau masque aux journalistes venus couvrir la séance d’entraînement de l’équipe en prévision de son prochain match, samedi après-midi contre Ottawa à la Place Bell, à Laval.

«J’ai choisi une sorte de thématique consacrée à Ken Dryden (un pilier de la dynastie du Canadien des années 1970). D’abord, il avait le numéro 29 et j’ai toujours eu le numéro 29. Je trouvais que c’était pas mal ‘cool’», a expliqué celle qui a adopté le numéro 20 à Montréal, car le 29 appartient à une certaine Marie-Philip Poulin.

«J’ai reproduit les cercles qui se trouvaient sur son vieux masque (le deuxième que Dryden a porté pendant sa carrière de huit saisons avec le Canadien) et je les ai mis sur mon masque moderne. J’ai aussi une petite photo de lui.

«De l’autre côté, il y a Carey Price qui a connu beaucoup de succès ici à Montréal. Il a connu une grande carrière.»

Chuli, qui est née en 1994, n’a évidemment jamais vu jouer Dryden en personne, lui qui a pris sa retraite à l’issue de la saison 1979.

Toutefois, elle se rappelle avoir vu Price à l’œuvre, entre autres lors du Championnat mondial junior de 2007, où il avait brillé en tirs de barrage en demi-finale contre les États-Unis.

«J’étais pas mal jeune. J’ai commencé à le regarder à ce moment-là et j’aimais la façon qu’il jouait», a fait remarquer Chuli, dont le gardien préféré a été Curtis Joseph, un ancien des Maple Leafs entre autres clubs.

Avec la contribution de «Mask Wraps», une société de Mississauga spécialisée dans la conception de dessins sur les masques, Chuli a inclus plusieurs petits sigles de la PWHL.

Elle a aussi fait dessiner des édifices de Montréal, dont l’Auditorium de Verdun où l’équipe s’entraîne et jouera la majorité de ses matchs en 2024.

Pour compléter le tout, Chuli a fait inscrire son nom de famille, son numéro et «Phil 4:13», qui correspond à son verset préféré de la Bible a-t-elle précisé, et qui se lit comme suit: «Je peux faire face à tout grâce à lui (le Christ) qui m’en donne la force.»

«Je suis surtout attachée aux numéros et je ne suis pas très artistique», a admis Chuli, que la directrice générale Danièle Sauvageau a réclamée en 13e ronde du repêchage de septembre dernier.

«Nous n’avons pas de logo, nous n’avons pas de nom d’équipe. En temps normal, ton masque sert un peu à représenter ça. Je me suis dit (Dryden) a joué à Montréal, c’est parfait.»

Deux bons matchs

En attendant de pouvoir porter son nouveau masque lors d’un match officiel, Chuli se distingue dans la LPHF grâce à ses excellentes statistiques.

Elle n’a participé qu’à deux matchs, tous deux joués à l’étranger, et inscrit deux victoires en temps réglementaire, ce qui a permis à la formation de Kori Cheverie de récolter six points au classement.

Chuli mène la ligue avec un taux d’arrêts de ,962, grâce à 75 arrêts réussis sur 78 tirs. Sa moyenne de buts alloués de 1,50 lui confère le deuxième rang derrière Maddie Rooney, de l’équipe du Minnesota.

En guise de comparaison, Ann-Renée Desbiens, que de nombreux observateurs considèrent la meilleure gardienne de but au monde, présente un taux d’arrêts de ,915 et une moyenne de buts accordés de 2,35 en cinq matchs.

Autant, Chuli n’a pas hésité à parler de son nouveau masque, autant elle a paru plus gênée à s’exprimer sur ses performances, incluant celle de mercredi, au Minnesota, où elle a réalisé 45 arrêts dans un gain de 2-1.

«C’est ce que j’attends de moi chaque fois que je vais sur la glace. J’essaie de me présenter sur la patinoire et donner une chance à mon équipe de gagner, surtout en temps réglementaire car ça procure trois points.»

Les performances de Desbiens et de Chuli ont jusqu’à maintenant aidé Montréal (3-1-1-2) à se hisser au sommet du classement de la ligue avec 13 points.

«Pour l’instant, nos gardiennes sont incroyables, a déclaré Marie-Philip Poulin. Elles nous ont gardé dans les matchs où on ne jouait pas nécessairement bien devant elles.»

Les succès des gardiennes de Montréal sont d’autant plus importants que l’avantage numérique n’a réussi qu’un seul but en 22 opportunités cette saison.

Poulin reconnaît que l’équipe doit améliorer cet aspect de son jeu.

«On est toutes conscientes que notre avantage numérique n’est pas super présentement. Mais pour nous, l’important c’est encore de progresser, d’aller de l’avant et travailler encore plus fort. Parce qu’à un moment donné, il faut mettre la rondelle dans le filet.»

La rencontre de samedi sera la deuxième de quatre à la Place Bell. Déjà, plus de 7000 billets ont été vendus, selon des chiffres fournis par l’équipe vendredi.