LPHF: Montréal perd son match inaugural à domicile 3-2 en prolongation
MONTRÉAL — Pendant plusieurs minutes samedi après-midi, 3245 personnes massées dans les gradins de l’Auditorium de Verdun croyaient s’apprêter à vivre un conte de fée. Elles ont été ramenées à la dure réalité par la technologie et un but crève-coeur.
Amanda Pelkey a trouvé le fond du filet à 2:17 de la période de prolongation pour donner à l’équipe de Boston une victoire de 3-2 face à l’équipe de Montréal lors du premier match local des Montréalaises dans la Ligue professionnelle de hockey féminin.
Environ deux minutes avant que Pelkey ne complète un jeu de Gigi Marvin, les joueuses de Kori Cheverie croyaient avoir mérité la victoire lorsque Marie-Philip Poulin a récupéré une rondelle libre à l’embouchure du filet et l’a logée derrière Aerin Frankel.
La séquence a cependant fait l’objet d’une vérification vidéo et le but a été refusé parce qu’il a été déterminé que Laura Stacey avait fait contact avec la gardienne du Boston.
«J’ai reçu une belle passe, j’ai essayé d’envoyer la rondelle au filet. De toute évidence, je suis allée un peu trop loin», a décrit Stacey.
«Ç’aurait été fantastique si (Poulin) avait pu marquer et que le match s’était terminé de cette façon. Mais c’est le sport, c’est le hockey.»
Erin Ambrose (1er) a eu l’honneur d’inscrire le premier but au domicile montréalais, en deuxième période, suivi peu de temps après par celui de Stacey (2e).
Du côté de Boston, Taylor Girard, en infériorité numérique, et Hannah Brandt, ont aussi trompé la vigilance d’Ann-Renée Desbiens, toutes deux en deuxième période.
Des deux gardiennes, Frankel a été de loin la plus sollicitée alors qu’elle a fait face à 33 tirs. Desbiens a reçu 21 rondelles.
L’équipe de Montréal jouera son prochain match mardi soir prochain contre la formation de New York à la Place Bell, à Laval.
Hommage à des pionnières
La mise en jeu officielle a été précédée d’une cérémonie d’ouverture, orchestrée avec sobriété, qui a permis à l’organisation montréalaise de rendre hommage à cinq pionnières du hockey féminin québécois.
Toutes vêtues du chandail local de l’équipe montréalaise, Danielle Goyette, France St-Louis, Kim St-Pierre et Caroline Ouellette ont d’abord défilé sur un tapis rouge jusqu’au centre de la patinoire.
Elles y ont été rejointes par la directrice générale de l’équipe, Danièle Sauvageau, accompagnée des deux jeunes filles de Ouellette pour la mise en jeu protocolaire.
C’est un moment que Poulin n’est pas près d’oublier.
«De pouvoir avoir ces légendes-là sur la glace pour la cérémonie d’avant-match, c’était très spécial. Ce sont des femmes qui ont bâti tellement de choses pour le hockey partout au Canada, spécialement au Québec.
«De les avoir ici, qu’elles se soient déplacées pour venir ici, c’est quelque chose qui est incroyable. Pour moi, ce sont des mentors, ce sont des modèles. C’est sûr que j’ai eu la larme à l’oeil quand je les ai vues entrer sur la glace.»
Auparavant, chacune des joueuses de l’équipe montréalaise avait reçu un chaleureux accueil des spectateurs enflammés, munis de mouchoirs qu’ils agitaient au-dessus de leurs têtes et de bracelets lumineux.
La première à se présenter sur la glace a été Desbiens, qui a commencé un cercle humain autour de l’aire centrale de mise en jeu.
Bien sûr, on a gardé Poulin, la capitaine de l’équipe, pour la fin et bien sûr, elle a reçu la plus longue et chaleureuse ovation.
Ce n’était certes pas la première fois que l’athlète de Beauceville était acclamée, mais l’ovation de samedi l’a particulièrement touchée.
«Celle-là était très spéciale, je ne mentirai pas. Je pense que ça fait longtemps qu’on attend ce moment-là, le premier match à la maison. Je savais que notre équipe, ici, l’organisation allait faire ça spécial; c’était très spécial», a d’abord déclaré Poulin.
«Je suis tellement reconnaissante de tous les efforts qu’ils ont mis au cours des dernières semaines pour rendre ça possible pour nous. De voir les gens dans les estrades, les lumières, le ‘beat’ dans les estrades, c’est quelque chose qu’il est dur de placer, mais c’était haut sur ma liste», a-t-elle ensuite admis.
Puis, les joueuses du Boston ont sauté sur la glace… sous les huées de la foule!
Le ton était donné.
Des buts rapides
Après un premier vingt sans but et lors de laquelle elle a obtenu les meilleures chances de marquer, la formation montréalaise a amorcé la période médiane sur les chapeaux de roues.
Il y avait à peine 60 secondes d’écoulées à l’engagement que les joueuses de Kori Cheverie menaient 2-0, grâce au but d’Ambrose, à 33 secondes, et celui de Stacey, 29 secondes plus tard.
Les spectateurs ont probablement pensé que la pétarade montréalaise allait se poursuivre, surtout après qu’une punition pour rudesse eut été appelée contre Emily Brown à 3:20.
Mais non, l’explosion est venue de l’autre côté.
Girard a d’abord coupé l’avance de moitié, et provoqué la fin de l’avantage numérique montréalais — comme le stipule le règlement de la ligue — en déjouant Desbiens sur une échappée à 4:15.
«C’est cool. Pourquoi pas?», a répondu Poulin lorsqu’elle a été questionnée au sujet de ce règlement innovateur.
«De pouvoir marquer quand tu joues à quatre contre cinq, tu le mérites. Il y a un moment qu’on a laissé aller, elles ont marqué. Alors pourquoi pas?»
Puis 91 secondes plus tard, les deux clubs étaient de retour à la case de départ à la suite du filet de Brandt.